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i.ET, Histoire des Institutions politiques et administratives de la France, Paris, 3 vol. in-8°, 1890-1903, -G. Ilanolaux, Introduction ilii Itecueil des instructions données aux ambassadeurs, etc. Home, t. I, Paris, 1888, in-S". Mjjr Baiulrilhut a l)ien voulu nous permettre il’uliliser ses notes manuscrites dans lesquelles nous avons trouvé de précieuses indications. Qu’il trouve ici nos respectueux et A’ifs lenicrciements.

Depuis une dizaine d’années les élèves du Séminaire historique de l’Université de Louvain étudient le ( ; allicanisme sous la direction de iM. le professeur Canchie. Le résumé de leurs travaux, publié chaque année dans l’Annuaire de l i’niversité, mérite d’être signalé ici. Voir aussi, parmi les travaux les plus récents : H.-X. Arquillière, Cliarleniagne et les origines du Gallicanisme, dans V L’nii’ersité culliolique, 15 octolire 1909 ; — du même, L’appel au concile sous Philippe le liel… dans Itevue des quest. hist., i" janvier 191 1 ; — du même, L’origine des théories conciliaires dans Comptes rendus des séances et travaux de l’Avadémie des sciences morales et politiques, 15 mai 1911. En préparation, du même auteur, Les Origines du Gallicanisme. Celte élude sera conduite jusqu’à la Pragmatique sanction de Bourges.

Dans le présent article, l’histoire du gallicanisme politique, de Cliarleniagne à l’avènement des Valois, est l’œuvre de M..Vrquillière, le reste est généralement celle de M. Dubruel ; les initiales insérées dans le texte à la tin des divers fragments en indiquent plus précisément l’auteur particulier.

M. DUBRUBL, H.-X. ARQUtLLIÈRH.


GARIBALDI. — I. Premières aventures. — II. /.e condottiere et l’unité italienne. — III. Campagne de France. Dernières années.

I. — Giuseppe Garibaldi naquit en ^807 à Nice. Il s’engagea de bonne heure dans la marine sarde. Il se disait républicain ; il était, surtout, libre-penseur et professait la haine de la religion,.ussi, ne tardat-il pas à s’aflllier aux sociétés secrètes. Compromis dans un complot (183/(), il réussit à prendre la fuite, cependant qu’on arrêtait ses complices, et se réfugia en France. Pour vivre, il donna des leçons de mathématiques à Marseille, mais cette vie étroitelui pesait, car il avait une ardente ambition. Recommandé au bey de Tunis, il obtint (1836) de ce prince un i>oste d’otlicier dans sa flotte. Il ne remplit ces fonctions que pendant une année et se rendit en Amérique, car il cherchait un plus vaste théâtre pour conquérir fortune et honneurs. Il sollicita un emploi de la république de l’Uruguay, et fut nommé commandant en chef de l’escadre qui opérait contre Buenos-Ayres. L’Angleterre et la France étant intervenues, l’escadre dut battre en retraite. Garibaldi forma alors un corps de trois mille hommes (infanterie et cavalerie) avec lequel il mena la guerre de partisans.

II. — La révolution, qui éclata en Italie en 1848, ramena Garibaldi dans sa patrie. Parti de Montevideo avec une centaine de ses compatriotes, il fréta un vaisseau, la Speranzu, sous le pa illon tricolore italien et se dirigea sur l’Europe. Au mois de juin 1848, il se présentait à Turin. Froiilenient accueilli par le gouvernement piéniontais, à qui il semblait suspect, il alla olTrirses servicesau gouvernement provisoire de Milan. Appuyé par Mazzini, il leva une légion, se rendit dans le Tyrol et ]>rit part à la guerre de Charles-Albert conlrel’Autriche. Remarqué des lors

par le parti révolutionnaire, il fut nommé par l’opposition député à la Chambre du Piémont, et mena contre le roi une violente campagne, mais il quitta bientôt le Parlement pour se rendre à Rome où la république venait d’être proclamée, et combattit le corps français commandé par le général Oudinot. Après divers combats plus ou moins heureux, il fut linalement vaincu et retourna en Amérique pour s’y livrer à l’industrie. Ses all’aires semblaient prospérer, mais il était trop ambitieux pour se contenter de cette existence qui lui procurait pourtant le confort et la tranquillité. Apprenant que le Pérou réorganisait ses troupes, il sollicita et obtint le commandement supérieur de cette armée. Il exerçait ces fonctions depuis peu de temps, lorsqu’il apprit iju’une nouvelle guerre de l’indépendance venait d’éclater en Italie. Il se hâta de retourner dans sa patrie (18Ô9) et fut nommé, par décret royal, major-général de l’armée. Sous le nom de v chasseurs des Alpes », il organisa une « légion nationale », entra sur le territoire lombard, et prenant l’offensive contre l’Autriche, il s’empara de Cùmeel rejeta l’ennemi sur Milan. La paix signée à VlUafranca par les empereurs Napoléon III et François-Joseph obligea Garibaldi à déposer les armes ; mais au [irinlemps de l’année suivante (1860) il attira de nouveau l’attention en protestant violemment contre l’annexion de Nice et de la Savoie à la France et en donnant avec éclat sa démission de député. Puis, il ouvrit une souscription pour organiser une campagne en Sicile où une nouvelle révolte venait d’éclater contre les Napolitains.

C’est ce qu’on a appelé l’expédition des Mille. Nombre de personnages plus ou moins tarés s’étaient joints à Garibaldi, parmi lesquels on remarquait le défroqué Sirlori et Si. Ulrich de Fonvielle, qui devait jouer, neuf ans plus lard, dans l’alïalre Pierre Bonaparte-Victor Noir, le triste rôle que l’on sait. La petite troupe s’embarqua sur deux navires de la Société transatlantique, le Piemonle et le l.ombardo, et aborda à Marsala. L’armée de Garibaldi combattit les troupes royales à Catalallml, et s’enq)ara de Palerme et de Messine. Son chef — qui s’était proclamé dictateur de la Sicile, en dépit de ses opinions républicaines — assiégea Nai>les. Malgré son courage et la lidélité de ses troupes, François II, lâchement abandonné par les cours d’Europe, dut capituler, mais le » triom[)he » de Garibaldi louchait à sa Un : Cavour voulait l’annexion des Deux-SIciles au royaume de Victor-Emmanuel. Le Parlement de Turin était dévoué à cette politique. Garibaldi dut céder. Le 21 octobre 1860, un plébiscite réunit les Deux-Siciles au royaume d’Italie sous le sceptre de Victor-Emmanuel II : Garibaldi déclara qu’il renonçait dès lors à tout rôle politique et se retira à Caprera.

Fausse sortie. Le « retraité » se Ot nommer bientôt président général des comités formés pour la « libération » de Rome et de Venise, écrivit à des révolutionnaires polonais nombre de lettres pour agiter ce l)ays et prononça le mot fameux que répétèrent à 1 envi tous les maçons : Rome ou la mort 1 » Il y avait quinze mois à peine que Garibaldi s’était retiré à Caprera (où il devait, prétendait-il, Unir ses jours), lorsqu’il reprit les armes, réunit un certain nombre de volontaires et entra à Catane ; mais, là, il trouva une population nettement hostile. D’autre part, les troupes royales étaient résolues à repousser l’aventurier. Celui-ci dut battre en retraite ; il s’eaibarqua avec ses hommes pour la Calabre et se dirigea sur Reggio, où le général tUaldini conduisait les opérations militaires. Repoussé dans une jiremière rencontre, il se retira à.spromonte, essuya une nouvelle défaite et dut se rendre avec toute sa troupe.