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APOCRYPHES

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Transactions of the Society of Bill, archæologj ; t. IX (1887), p. 195-226. Enfin un ms. arabe contient un Testament d’Abraham, Isaac et Jacob dont M. Robinson (/oc. cit., p. 135-154) donne des extraits. L’arabe a été traduit en éthiopien et M. Zotenberg analyse longuement cette dernière traduction dans son Catalogue des niss. éthiopiens de Paris, ms. n° 134.

6. — Les Testaments des douz^ patriarches. Ces testaments ont été conçus comme un comijlément au testament de Jacob (Genèse, xlix) et à l’histoire des douze patriarches, ses fils. Chacun d’eux s'étend surtout sur les faits qui le cai-actérisent. Ruben sur la pénitence qu’il a faite de son inceste ; Siniéon sur les effets de l’envie et de la jalousie qui le portèrent à vouloir la mort de son frère Joseph, etc. Une partie de l’intérêt de cet ouvrage provient de l’usage fréquent qui est fait du livre d’Hénoch ; sous sa forme actuelle c’est ime compilation chrétienne, peut-être du premier siècle, mais les passages chrétiens sont sans doute des interpolations — un bon nombre manquent dans la version arménienne — et l’ouvrage original pourrait donc être une œuvre juive du second siècle avant notre ère. D’autres l’attribuent à un juif converti du second siècle de notre ère. Il est cité par Origène et TertuUien.

Editions et traductions : Cet ouvrage, conservé en grec, a eu des nombreuses éditions depuis Grabe, Spicilegiurn Patrum, I, Oxford, 1698 ; Fabricius, Codex pseudepigraphus Vet. Test. Hambourg, 171 3 ; Gallandi, i^//^/. Patrum, I, Venise, 1788 ; Migne, /'afr. gr., II, Paris, 1867. Cf. Migne, Dict. des Apocr., I, col. 853-g36, (trad. française) et E. Kautzsch, Die Apocr, und pseud. des A. T., Tubingue, 1900, II, p. 458-506. Un testament de Xephthali, conservé en hébreu dans la chronique de Jerachméel, a été publié par M. Gaster, Proceed. of the soc. of hihl. arch., 1898, p. 33 sqq., 1894, p. 109 sqq. et traduit en allemand dans E. Kautzsch, loc. cit., p. 489-492.

R. RELATIFS AUX LIVRES HISTORIQUES. I. La prière de Manassé ; 1. Les IIl^ etlV’livres d’Esdras avec l’apocalypse du même, 3. Les LIL’efLV^lli’res des Macchabées.

I. — La prière de Manassé. Se trouve à la fin des Paralipomèues dans quelques exemplaires latins et syriaques de la Rible et parmi les Cantiques dans quelques exemplaires grecs de la Rible (en particulier dans le Codex alexandrinus) ou à la fin des psautiers grec et copte ; est citée, comme écrit inspiré, par l’auteur des Constitutions apostoliques immédiatement après II Parai, xxxiii, 1 3 et se trouve reproduite, comme écrit pieux, à la fin des éditions de la Vulgate. Elle peut être d’origine judaïque, et elle doit être rapprochée des psaumes apocryphes. Nous avons édité la version syriaque. Revue de V Orient chrétien, 1908, p. 134-141 et luontré qu’elle est un pur extrait de la Didascalie syriaque comme l’avait écrit M. E. Nestlé, Septuagintestudien ^Ul, Stuttgart, 1899. Il est très vraisemblable que les textes grecs proviennent euxmêmes des constitutions apostoliques, c’est-à-dire en dernière analyse de la Didascalie grecque. Enfin il est possible que l’auteur de la Didascalie grecque, au m' siècle, ait composé lui-même cette petite pièce pour compléter le récit biblique et mettre davantage en relief les heureux effets de la prière.

2. — De nombreux ouvrages apocryphes ont été composés sous le nom d’Esdras. En particulier les livres III et IV qui portent son nom et qui figurent, avec la prière de Manassé, à la fin des éditions de la Vulgate, ont été regai’dés comme canoniques, surtout le premier, par l’Eglise grecque. Les plus anciens exemplaires grecs de la Rible, comme le Vaticanus, placent d’abord le troisième livre d’Esdras, puis le livre de

Néhémie et enfin le premier livre d’Esdras. Le IVe livre ne semble pas avoir pris place parmi les livres canoniques, mais S. Rarnabé le cite comme inspiré et bien des Pères grecs et latins l’ont cité avec éloge, Migne, Bict. des apocryphes, I, 515-524, 671-580.

Le livre III est en majeure partie une répétition des faits consignés dans le livre canonique. S. Cyprien le tenait pour inspiré. Le quatrième livre est une importante production, qui renferme nombre de passages apocalyptiques, relatifs surtout à l’eschatologie, au milieu de spéculations religieuses qui leur sont liées. Quelques récits séparent les parties principales qui se résolvent en sept visions. L’auteiu* est certainement un Juif, il écrit pour consoler ses concitoyens sans doute après la prise de Jérusalem par Titus. Les quelques passages messianiques, que contient le livre, le faisaient attribuer à un Juif chrétien, mais on croit plus volontiers maintenant que les passages messianiques de l'écrit original ne dépassaient pas ce que les Juifs savaient du Messie. L’Eglise a fait quelques emprunts liturgiques au ch. Il du livre IV d’Esdras. Clément d’Alexandrie, S. Rasile, S. Jean Chrysostome l’ont cité ou s’en sont servi, mais nul n’en fait un usage plus fréquent que S. Ambroise : il l’avait lu et médité, et il le regardait connue canonique.

Editions et traductions : Voir la traduction latine à la fin des éditions de la Vulgate ; traduction française en particulier dans Migne, Dict. des apocr., I, col. 5 1 3-64 8. Tous les mss. latins du IV' livre dérivaient d’un même prototype (écrit en 822), qui avait une lacune après le verset 35 du chap. vu. Enfin, en 1875, Rensly a trouvé un ms. complet et dejiuis lors on en a trouvé d’autres. La version latine complète du IV' livre a donc été publiée par James dans Texts and Studies, III, 2, 1896. M. F. Vigouroux, dans son Manuel Riblique, a reproduit les versets qui manquent à la fin des éditions de la Vulgate. Ajoutons qu’il existe du IV* livre, a) une version syriaque. Cf. Ceriani, Monumenta sacra et profana, I, 2, 1866, p. 99-124 (trad. latine) et ibid., V, i, 1868 (texte sjriaquc) ; ce texte a été reproduit par photolithographie dans Tr’anslatio syra Peschitto Vet. Test, ex cod. Amhr. photolith, éd. Ceriani, II, 4> 1883. p. 553-572. b) Une version éthiopienne. Cf. Laui"cnce. Primi Ezræ libri versio aethiopica, 1820 (texte et trad.). Cette traduction a été revue par Prætorius et publiée dans le Messias Judæorum de Hilgenfeld, 1869 ; Dillmann a édité un texte éthiopien amélioré, Vet. Test. Aethiop., V, 1894.

L’apocalypse d’Esdras, éditée par Tischendorf, ^^oc. Apocr., Leipzig, 1866, p. 24-33 est une composition chrétienne et tai’dive. Esdras veut connaître les mystères de Dieu, il voit la punition des pécheiu’s et donne une description classique de l’Antéchrist ; on attribuait aussi à Esdras la désignation des joui’s fastes et néfastes et un calendrier lunaire de l’Ancien Testament. Cf. F. Xau, Analyse de deux opuscules astrologiques attribués au prophète Esdras et d’un calendrier lunaire de l’Ancien Testament attribué â Esdras, aux Egyptiens et même à Aristote, dans Bévue de l’Orient chrétien, XII, 1907, p. 14-21. On a conservé en syriaque les questions que posa Esra le Scribe quand il était dans le désert avec son disciple Karpos, composées certainenumt après le vu' siècle (Assémani les plaçait même au xiii') et quelques préparations chimiques dans le L.ivie d’Ezra, le Scribe savant. Cf. R. Duval, La littérature syriaque, Paris, 1907, p. 84-85.

3. — L.eslW et W livres des Macchabées. Ces livres, surtout le IIP, ont figuré parnd les livres canoniques, dans bien des manuscrits grecs de la Rible. Le IIP livre contient l’histoire delà i^ersécution de Ptolémée