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ÉVÉQUES

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temporaines. Il n’y aurait pas eu de constitution type, mais au contraire une grande variété de régimes d’église à église. L’unité sérail le fruit d’un long acheminement.

La plupart de ces auteurs remettent en doute ou rejettent l’identité des £7Tt7 ;  : o-ct et des Tipt^Q-^zioci. Ce sont pour eux des titres absolument distincts, désignant des Ibnctions non pas subordonnées, mais diverses de leur nature. Les épiscopes, comme ils aiment à dire, ne sont que des économes, chargés du service d’ordre matériel, de la discipline, du culte, des finances, des relations avec l’extérieur hes presbrtres sont les notables, par suite de l’ancienneté, de làge ou de quelque supériorité d’ordre moral ; le presbytérat n’est pas une fonction proprement dite, mais un rang honorilique. Ni les éj)iscopes, ni les presbytres n’exerçaient le ministère de la parole qui était l’apanage des charismatiques. Dès le second siècle ces divers éléments se fusionnèrent en un seul organisme en faveur surtout de V i-i’7x’ir.oi, qui obtint ainsi tout le pouvoir épiscopal.

2. Les noms assaut le chrislianisme. — LenomcrriTxonî ; se trouve chez les auteurs sacrés et profanes pour désigner des préfets, des gouverneurs dépendants du pouvoir souverain (Homère, Iliade, xxii, 255, Odyssée, viii, 163. —.V ; /7/i., xxxi, 14 ; Jng., ix, 28 ; I Chron., ïiL, 1’5, 20 ; II C/i ; 071., xxxi, 12 ; xxxiv, 12, 17 ; Jsai, Lx, 17 ; I Mach., i, 51). Etymologiquement, c’est un inspecteur, un intendant chargé de certaines fonctions de sui’veillance.

Le mot 7r|0 ; î, î^T£c :  ; , à forme de comparatif, si l’on s’en rapporte à son origine, signifie, quand il est adjectif, âgé, ancien (Luc, xv, 26 ; Act., 11, !  ;  ; I Tini., v, i), de là vénérable ; quand il est employé substantivement v’/t’/Z/arJ, par extension notable. Les -psyiî’^Tspot, car souvent le nom est employé collectivement pour un collège, sont les personnes les plus respectables [)ar l’âge, les anciens du peuple. De la supériorité de l’âge, il est venu à désigner la prérogative de l’autorité, de la dignité, i)arce que les sociétés j)rimitives, ainsi que les aristocraties, sont gouvernées par un sénat ou conseil d’anciens, qui prend divers noms : senatus et senatores à Rome, /s/sîvjik et/e/iwre ; à Sparte, aldernien en Angleterre, cheikh en pays de langue arabe. Chez les Juifs surtout, leur influence dans l’administration publique était grande : au tenqis de Moïse et des Juges, à l’époque des Rois, pendant et après la captivité et même sous la domination romaine, les anciens ne cessent de prendre une partinq)ortante dans le gouvernement de la nation.

Dans le Nouveau Testament les -ç-.7^ùztçoi juifs apj )araissent comme les assesseurs du Grand Sanhédrin à côté des princes des prêtres et des scribes (Matt., XVI, 21).

La notion générale de chacun de ces litres a reçu une détermination plus précise dans l’usage chrétien. Laissons parler les documents du premier siècle.

3. Les irU’j/.or.oi chrétiens. — Les âTTiyxsnst sont mentionnés dans l’adresse de l’épître écrite par S. Paul aux Philippiens durant sa première captivité. « Paul… aux saints dePhili])pesavecles£r17x ; 7ri(et les diacres. »

Dans le discours de Milet, qui se trouve ra|)porlé par S. Luc dans les Jetés, xx, 28, S. Paul dit aux Tr/ ; £T ; 3vT£/ ; 51 ; qu’il avait mandés d’Ephèse : « Veillez sur vous-mêmes et sur tout le Iroupeau, sur lequel l’Esprit-Saint vous a établis surveillants, ÊTriff/onov ; , pour gouverner, rii/t « (>£tv, l’Eglise du Seigneur acfjuise par son sang. »

A son départ d’Ephèse, S, Paul y avait laissé son disciple Timolhée pour veiller à la pureté de la doc trine et au maintien de la discipline ; il lui écrit sa première lettre pour lui renouveler ses instructions et lui faire connaître les qualités requises dans le surveillant, ir.ii/.or.oi. « Si quelqu’un ambitionne Ykni’iMTir.i, il désire une belle œuvre. Il faut donc que TÔv iniaxoT.o-j soit irréprochable… tenant ses enfants soumis en toute vertu, — celui qui ne sait présider à sa famille, comment i)rendra-t-il soin de l’Eglise de Dieu ?)- (I Tint., iii, i ss.)

Ce sont exactement les mêmes avis que l’Apôtre envoie à son autre disciple, Tite : « Je t’ai laissé en Crète avec la mission d’établir les choses qui manquent et de constituer des -pîz^-^-zipo, t dans les villes, comme je te l’ai ordonné : si quelqu’un est sans reproche, … ayant des enfants soumis… car il faut que b t-i-j/.oTxoç, soit sans reproche en sa qualité d’intendant de Dieu…, qu’il soit capable de prêcher la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs. » (/’//., i, 6-9.)

S. Pierre, dans la première épître adressée aux chrétiens d’Asie Mineure, v, , exhorte « les anciens, To’jç, Tr/5£T/3jT£/ioj ; , des églises à paitre le troupeau de Dieu confié à leurs soins, à être de bons sun’eiHanls, i~f7xiTiovvTEç » ; il appelle le Seigneur lui-même > chef des pasteurs, à/j>/t-5.(, « / ; v », 4 ; et en un autre endroit « le pasteur et le surveillant des âmes fidèles, tm Trst^a-tva y.y.l £7I(’txî7to> tw ii/yCi’j ùy.w », TI, 25.

La lettre de l’église de Rome à celle de Corinthe, que toute l’antiquité attribue à S. Clkment dk Rome, traite longuement la question de l’autorité des irciay. onoi. Cette lettre est un document de la i)lus haute importance. Non seulement elle nous renseigne sur l’organisation contemporaine des églises de Corinthe et de Rome, mais de plus elle atteste et certilie l’origine apostoliquedu gouvernement et de la hiérarchie dans l’Eglise. Voici comment elle décrit la mission et l’œuvre des Apôtres, fondateurs de la religion chréj tienne : « Les Apôtres, envoyés par le Seigneur Jésusi Christ, nous apportèrent l’Evangile ; Jésus-Christ a été envoyé par Dieu. Le Christ est donc l’envoyé de Dieu, les Apôtres sont ceux du Christ : Tune et l’autre mission se firent régulièrement de par la Aolonté de Dieu. Après avoir donc reçu leiu-s inslruclions, et après avoir été confirmés parla résurrection de Noire-Seigneur Jésus-Christ, pleins de foi en la j)arole de Dieu, ils s’en allèrent avec la conviction tlonnée par l’Esprit-Saint, porter la bonne nouvelle de la venue du royaume de Dieu. Prêchant donc dans les bourgs et les villes, ils établirent leurs prémices (c’est-à-dire, leurs premiers disciples), après les avoir éprouvés par l’Esprit, surveillants et diacres, Ir.n/.o-nc-jt /.’A btoxovovç, des futurs fidèles. Et ce n’était i)as une nouveauté ; car depuis longtemps les surveillants et les diacres avaient été l’objet d’une prédiction. En effet, l’Ecriture dit quelqueparl : J’établirai leurs surveillants, Ti’j ; ir.i’j/.dT.’jJi, en justice et leurs ministres, Tvj ; hiK/.o-jc-ji. en fidélité (c’est-à-dire je leur donnerai des surveillants justes et des ministres fidèles). El quoi d’étonnant si (les Apôtres) à qui cette œuvre a été confiée par Dieu dans le Christ, ont établi ceux cjue je viens de dire ? »

S. Clément trouve alors une confirmation de son enseignement dans les livres de Mo’ise, où Dieu lui-même fait choix d’une tribu, d’une famille, pour lui confier le service divin et la direction de son culte. Après avoir énoncé de nouveau, comme transition, l’institution aposlolico-divine du double ordre des surveillants et des diacres, Clément fait le récit de la verge d’Aaron fleurissant et portant des fruits dans le tabernacle, tandis que les verges des autres tribus y demeuraient stériles. Par ce miracle. Dieu a manifesté en face de tout le peuple, à l’occasion de la comitétition des tribus, le clioix qu’il avait fait de la famille d’Aaron pour le sacerdoce ; désormais, l’oi’dre