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ÉVANGILES CANONIQUES

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II. — VALEUR HISTORIQUE DES TROIS PRE-MIERS EVANGILES.

I. Valeur historique pour l’exsemble du contenu 1. — Xos éi’arigélistes sont sincères. Pi-euve générale (187). PreuA-es particulières (188-194).

2. — Ils sont, dans l’ensemble, bien informés. Leur bonne information d’ensemble est garantie par ce que l’on sait de leur origine (198201).

Elle se vérilie sur un certain lumibrede points où elle peut être contrôlée (208-207).

II. Valeur historique POUR le contenu surnaturel. j. — Exposé général des systèmes employés à

partir de Strauss pour l’élimination du surnaturel évangélique. Système de Strauss (208-SlS). Système de la plupart des critiques indépen lants actuels (213). Retour exceptionnel aux positions de Strauss (214-216). 2. — Critique générale de l’interprétation rationaliste appliquée aux Evangiles {218-228) in. — VALEUR HISTORIQUE DU QUATRIÈME EVANGILE.

Opinions des critiques (226-234).

I. Le quatrième Evangile n’est p.s une composition artificielle en forme d’allégorie.

1. — Pour les récits et les faits.

Le cadre chronologique et topographique

(235-236). Les récits de miracles (237-253). Les autres récits communs aux Synoptiques

(254-259). Le jour et l’heure de la mort de Jésus (260 267).

2. — Pour les discours et les idées. Style et procédé littéraire (268-272). Uniformité et caractère sjjécial des idées (273 274). Rapport des idées avec les idées et les faits

postérieurs à Jésus (275-283). L’idée du Verbe incarné (284).

II. Le quatrième Evangile contient une tradition

HISTORIQUE.

1. — Pour les récits et les faits. L’évangéliste a voulu établir la foi par l’histoire (285-287).

L’examen du livre révèle une tradition historique (288-306).

2. — Pour les discours et les idées.

Les discours et leur liaison avec les récits

(307-314). Les idées et leur rapport avec la réalité de

l’histoire (315-322). Conclusion (323-325).

Nota. — Les chilTres gras mis entre parenthèses correspondent aux chiffres insérés dans le corps de 1 article pour le diviser.

Les Evangiles canoniques sont les documents que la tradition nous a transmis et que l’Eglise nous présente comme le recueil autorisé des actes et des paroles de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Méritent-ils pareille considération ? Aux yeux des fidèles, la simple autorité de l’Eglise, se démontrant par des arguments indépendants du témoignage des Evan giles, en est une garantie suffisante. A ces croyants mêmes, cependant, il importe de prouver, jjar les moyens généralement employés à l’égard des ouvrages ordinaires, la valeur historique prfipre à nos documents. Sur un point aussi capital la foi ne saurait être trop assurée. A l’égaicl des non croyants, ce genre de démonstration est le seul qui puisse être utilisé. Et Ton conqnend sa nécessité pratique, qu’il s’ai ; isse de justifier la tra<litinn et l’enseignement de TEglise, ou que l’on ait en vue d’amener à la foi ceux qui n’ont pas le bonheur de croire. De l’historicité de nos écrits dépendent, en grande partie, poiubeaucoup de gens, l’idée qu’on doit se faire des origines de la religion chrétienne et de son I)ien-fondé, la créance qu’il convient d’accorder aux prétentions surhumaines de son Fondateur, à ses œuvres miraculeuses, à ses institutions.

La grande question qui va nous ccuper est donc celle de la valeur historique de nos Evanjjiles. Nous la traiterons, pour les trois premiers d’aixn’d, qui sont étroitement apparentés entre eux, pour le quatriènie ensuite, qui offre une physionomie à part.

Mais l’examen définitif de cette question devra être précédé par l’étude d’une autre, qui lui est préalable, savoir celle de l’origine de nos documents. Nous rechercherons donc en premier lieu à quelle époque remontent ces quatre Evangiles et à cruels auteurs il faut les attribuer.

I. — ORIGINE DES ÉVANGILES

I. Epoque de composition des Evangiles

1. — Daprés la critique externe

1. Lorsqu’on cherche à déterminer l’époque à laquelle remontent nos Evangiles, on songe d’abord à consulter l’âge de leurs manuscrits. Ces manuscrits, au nombre de près de 4-ooo, ont été classés siècle par siècle, d’après les moyens fournis par la paléographie. Or, les plus anciens, qui aient été conservés, remontent seulement aux V et iv^ siècles (n. 36). Avant cette époque, le papyrus tenait généralement lieu de parchemin, et les manuscrits rédigés sur une matière si friable n’ont pu résister à l’usure rapide du temps.

Mais, antérieurement à ce iV siècle, l’existence des Evangiles est attestée par de nombreux ouvrages ecclésiastiques qui les citent dans leur langue originale ou déjà traduits. C’est particulièrement autour de l’an 200, au début du m’siècle et au dernier quart du II*’, que les témoignages se présentent à la fois nombreux et intéressants.

1° La tradition à la fin du II’" siècle. — 1° Etat des documents. — Entre l’an 170 et l’an 200, les Evangiles sont partout connus et utilisés dans les nombreuses Eglises qui bordent le grand lac romain de la Méditerranée et sont déjà florissantes à cette époque.

2. Tatienif^b*’).— En Syrie, T.tien, vers 175, rédige en syriaque, pour l’usage des fidèles d’Edesse, une sorte d’harmonie ou de fusion des quatre Evangiles canoniques, à laquelle on a donné le nom de Diatessaron. ou Evangile formé des cpiatre. — C’est aussi à cette époque, et même à quelques années avant, que paraissent remonter les plus anciennes versions syriaques des Evangiles séparés : la Peschitlo : la Curetonienne, trouvée et publiée en 1858 par le savant anglais Cureton ; la Sinaïtique, découverte en 1892, au mont Sinaï, par Mme Leavis et sa sœur.

3. Clément d’Alexandrie (190").— En Egypte, Clément d’Alexandrie compose, entre 190 et 203. ses Stromates et ses Jlypotyposes. Là licite fréquemment