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EGYPTE

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un niomont. avoir trouve des points de repère au moj’en de considérations astronomiques, mais il ne semble pas que les textes sur lesquels on a voulu s’appuyer fournissent des données suffisantes pour fonder un calcul certain. On n’espère guère aujourd’hui de ce côté-là.

II. Conclusions modernes. — En fait, les égyptologues de nos jours sont unanimes à admettre qu’il n’y a de chronologie certaine que jjour les dernières dynasties, depuis la xxiii" ou tout au plus depuis la xxii^. En 332 av. J.-C. Alexandre le Grand s’empare de TEgypte, qui depuis 34 1 était sous la domination des Perses. Ceux-ci, en battant Xectanébo à Péluse, avaient renversé la xxx’et dernière dynastie indigène. Cette dynastie, ainsi que les deux précédentes, est assez peu connue. Les Perses forment la xxvii’. En 525. ils avaient fait pour la première fois invasion dans la Aallée du Nil. sous la conduite de Cambyse ; ils s’y étaient maintenus pendant plus d’un siècle. La xxvi’dynastie marque poiu" l’Egypte une période d’indépendance et de grande prospérité. Elle débute au second tiers du’siècle et fournit deux Pharaons qui prirent une part importante dans les affaires de Palestine : Apriès. le Hophva de la Bible (589-570), qui essaya en vain de défendre Jérusalem contre Nabuchodonosor, et Xéchao (610-59/S) qui, dans sa marche contre les Babjdoniens, vainquit à Mageddo Josias, roi de Juda (608), et fut vaincu lui-même à Garganiich par Nabuchodonosor (605).

A la xxv dynastie, qui est éthiopienne, appartiennent Taharqa, le Tivliakah de la Bible (693-667), et Shabakou ou Sabacon (715-707), qui soutinrent les Juifs contre les Assyriens.

Il est à remarquer, pour les dates de ces quatre rois, que les égyptologues ne sont pas entièrement d’accord, et qu’elles peuvent varier de quelques années. Nous avons donné celles de Flinders Pétrie.

Dans le li^Te d’Isaïe, xxxvii. 9, et dans le second livre des Rois, xix, 9. il est dit que « Taharqa. roi d’Ethiopie > sortit d’Egypte pour aller combattre Sennachérib guerroyant alors en Palestine. Or c’était la troisième campagne de Sennachérib, qui se place en 701, et d’après la chronologie égyptienne Taharqa ne serait monté sur le trône que plus tai-d, ^ers 693. Ces dates se concilient si on admet, comme l’insinue FI. Pétrie (A historv of Egypt, III, p. 296), que Taharqa, avant d’avoir le pouvoir suprême, avait été associé au trône depuis plusieurs années. Le cas s’était déjà présenté pour Sabacon, et on peut l’admettre d’autant plus volontiers pour Taharqa que son prédécesseur Sliabataka (707-693) semble avoir joué un rôle plutôt effacé et laissé à d’autres la direction de la guerre.

Sheshonq, le fameux Shishaq de la Bible, qui s’empara de Jérusalem et pilla le temple de Salomon dans la 5’année de Roboam. peut être placé vers le milieu du x’siècle.

Au-dessus de la xxn* dynastie, on ne peut établir de chronologie qu’avec une approximation qui naturellement va toujours en s’affaiblissant à mesure qu’on remonte dans l’histoire, et qui pour les origines peut osciller entre des siècles.

Il y a ici parmi les égyptologues deux tendances. L’école française, fidèle aux traditions de Mariette, de Brlgsch, de Champolliox-Figeac et d’Emmanuel DE RouGÉ, donne des chiffres assez forts tandis que l’école allemande moderne (A. Erm.a.x, G. Steindorff, K. Sethe, E. Meyer, auxquels il faut ajouter Breasted et Pétrie) propose des chiffres beaucoup plus faibles.

Pour la xviii’et la xix* dynastie, les deux plus

intéressantes au point de vue biblique, l’écart atteint près de deux siècles.

De la xv’dynastie à la i", c’est-à-dire jusqu’aux premiers temps historiques, l’écart entre les chiffres proposés par les égyptologues, va naturellement en s’accentuant. Tous s’accordent à prendre pour point de départ, le règne de Menés, le premier des Pharaons. Or, comme date probable, Champollion-Figeac lui assigne 5867, Mariette bool, Flinders Pétrie 4777> Brugsch 4480ï Lepsius 38g2, Bunsen 3623, Breasted 3400, l’école allemande moderne 2800. Le règne de Menés, c’est l’Egypte organisée en royaume et dotée d’une civilisation déjà avancée. Depuis combien de temps les Egyptiens étaient-ils dans la vallée du Nil ? Combien leur avait-il fallu pour s’y installer, l’occuper, la coloniser, la cultiver ? C’est là un problème qui ne dépend pas de l’histoire, et qu’on ne peut résoudre que par induction. Compterait-on mille ans et plus, il reste évident que l’exégète qui cherche à fixer une époque au déluge et à la dispersion des peuples n’a pas à craindre de se heurter à la chronologie égyptienne. Pour ces temps reculés, tout le monde en convient, le champ des hypothèses reste ouvert, l’échelle des probabilités est considérable et chacun a la plus grande latitude.

Bibliographie. — W. Budge, A hisiory of Egpyt, I, p. II 1-162 ; Lieblein, Etude sur la chronologie égyptienne (Actes du onzième congrès international des Orientalistes, Paris. 1897 ; 5’et 6° sect., p. 1-33) ; E. Meyer, Aegrptische Chronologie (Aus den Abliandlungen der Kônigl. Preuss. Akademie der AVissenschaften vom Jalire 1904), Berlin. 1904. Cf. Revue Critique, 1905, t. LX, p. 203 ; FI. Pétrie, A history of Egypt., I (1908). II (1904), III (igoS), passim, surtout, I, p. 248-254 ; G. Steindorft’, Histoire ancienne de VEgypte, dans le Guide Bædeker pour l Egypte, édition française, igoS, p. lxxii-Lxxxv ; J.-H, Breasted, A history of Egypt, froni the earliest tinies to the Persian Conquest, New-York, 1905 ; A history of the ancient Egyptians, London, 1908.

III

LA RELIGION ÉGYPTIENNE

I. Généralités I. Les sources. 1. Caractères généraux de lu religion égyptienne.

II. Les dieux et les cosniugonies.

1. Doctrine d’Uéliopolis.

2. Doctrine de Memphis, d’LLermopoIis, de Thèbes.

3. Idées des Egyptiens sur la nature des dieux. — Pas de zoolâtrie pure. — Polythéisme. — Lueurs monothéistes.

4. Légende d’Isis et d’Osiris^

III. L’homme et ses destinées

1. Immortalité de l’âme.

2. le jugement, confession négative.

3. La rétribution, le sort des méchants, le sort des justes.

IV. Fin de la religion égyptienne

1. Décadence et zouldtrie.

2. Rapports avec le judaïsme.

3. Rapports avec le christianisme.

I. Généralités

I. Les sources. — La religion égyptienne nous est connue surtout pai" les documents égyptiens.