Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 1.djvu/134

Cette page n’a pas encore été corrigée
251
9
APOTRES

ô'2

logeiik in Grundziigen fiir Studiereiide, Fribourg, 1907 ; A. Moulard et F. Vincent, Apologétique clirétienne, Paris, 1906 ; 5'^ éd., 1908. — Voir, eu outre, Ottiger, ouy. cité, p. 30 ss. ; Kihn, oin cité, p. 404 ss.

3. Etudes diverses. — G. Fonsegrive, La science, la croyaiue et V apologétique, dans La Quinzaine, Paris, i" janv. 1897 ; M. B. Sebwalm, O. P., L’apologétique contemporaine doit-elle adopter une méthode nous-elle ? La crise de l’apologétique, articles dans la Revue thomiste, mars, mai, juillet 1897 ; X. M. Le Baclielet, S. J., De l’apologétique traditionnelle et de l’apologétique moderne, Parir^, 1897 ; P. Scbanz, L’eber neue Versuche der Apologetik gegeniiber dem jSaturalism und Spirilualismus. Ratisbonne, 1897 ; J. V. Bainvel, L.a foi et l’acte de foi, Paris, 2' éd., 1907 ; A. de la Barre, S. J., liapport sur l’Apologétique (Congrès bibliograpbique international, tenu à Paris du 13 au 16 avril 1898 ; extrait du Conij3te rendu), Paris, 1899 ; Mgr Mignot, Lettre sur l’apologétique contemporaine, Albi, 1900 ; abbé de Broglie. Les conditions modernes de l’accord entre la foi et la raison, Paris. 1902 ; Les relations entre la foi et la railson, 1903 ; Cban. Gombault, Le Problème apologétique, série d’articles dans la Scie ?ice catholique, Arras, 1902-1903 ; A. de Poulpiquet, O. P., Quelle est la valeur de l’apologétique interne ? dans la Bévue des sciences philosophiques et théologiques, juillet 1907 ; A. Homsclieid, Die inneren und qussere Kriterien des Christenthums : ihr Verhaltniss und ihre Beweiskraft. dans Der Katholik, de Majence, fasc. 4, 1908 ; A. Gardeil, O. P., La Crédibilité et l’Apologétique, Paris, 1908. Sur ce dernier ouvrage, voir J. V. Bainvel, Un essai de .ystépiatisation apologétique, dans la lievue pratique d’Apologétique. Paris, 1° mai et i*" juin 1908, et la réponse du 11. P. Gardeil, ibid., i^'et lô novembre 1908.

Pour la littérature relative à l’apologétique de l’iMMAXENCE, voir cc mot.

X. M. Le Bacuklet, S. J.


APOTRES — L L apostolat n est pas une institution empruntée au judaïsme. — IL Qu est-ce que l apôtre, d après saint Paul ? — IIL Zes Douze dans le Nouveau Testament. — W. Doit-on distinguer une notion primitive, une notion pauline et une notion post-pauline ou catholique ?

L — Le mot apôtre, à.-o’rvj'/oi, appartient au grec classique, où, pris substantivement, il a le sens d’envoyé, missus. Le mot àrs—s/i ; ne ne rencontre dans les Septante qu’une fois, où il a un sens tout pareil : « Je suis [envoyé] vers toi messager de malbeur », àroVrî/î :-cî ; 71 nyJr.poL, dit le prophète Allias à la femme de Jéroboam à qui il apprend que son lils Aa mourir (I lieg., xia-, 6). Au contraire, le mot à-cmx ; ^ est courant dans le Xouvcau Testament : Liglitfoot {Galatians, p. 94) l’y relève 79 fois, dont 68 chez saint Paul et saint Luc. Ce i^ourrait être un premier indice que l’apostolat est une dénomination proprement chrétienne. H. Bhlders, Verfassung der Kirclie (Mainz, 1904), p. 344-348.

A vrai dire, le judaïsme a connu lui aussi un apostolat, mais ce serait une erreur d’identilier ces apôtres, quant à leur office, avec ceux que le christianisme primitif a connus. Premièrement, l’i-iiTS/v ; juiAC est une institution tardive : ni Josèphe, ni les sources rabbiniques anciennes ne la connaissent. Elle paraît être postérieure à la destruction du temple et se rattacher à ce patriarcat juif, qui, à labné, reconstitua longtemps pour le judaïsme une sorte de

centralisation nationale et religieuse. Scuuerer, Geschichte des jiidischen Volkes, t. III, p. 77. Rexax, Origines du christianisme, t. V, p. 22. Eusèbe deCésarée témoigne (In /saiam. xaiii, i) qu’au ia-<^ siècle les juifs avaient coutume de donner le nom d’v.~o7zo'/ot aux messagers par qui ils faisaient porter à destination les lettres circulaires de leurs autorités, entendez le patriarche d’Iabné : évidemment cette attestation ne vaut que pour l'époque contemporaine d’Eusèbe. Pareille attestation chez saint Epiphane, à la fin du iv^' siècle (Ilær. xxx, 4) ; chez saint Jérôme (In Gal., t. i) ; dansle Code Théodosien (xvi, 8, 1 4). Cependant, Eusèbe affirme avoir trouvé « dans les écrits des anciens » que, à l’origine du christianisme, les prêtres et les anciens du i^euple des Juifs qui résidaient à Jérusalem, avaient euvoyé partout des àroVri/n, accrédités par des lettres, et chargés de dénigrer par toute la terre ce qui était dit de notre Sauvcur (Euseb. Loc. cit.). Eusèbe a pris cette information « dans les écrits des anciens », dit-il : or trois fois dans le Dialogue avec le juif Tryphon, saint Justin fait allusion aux hommes choisis <i euvoyés de Jérusalem par toute la tei-re pour dénoncer l’hérésie athée des chrétiens » (Dialog. 17. Cf. 108 et 117). Le dire de Justin paraît être une supposition suggérée par la démarche faite par les princes des prêtres et les pharisiens auprès de Pilate, sinon par la mission confiée à Saul auprès des Juifs de Damas.

Néanmoins le judaïsme contemporain de l’EAangile et de la première prédication ciirétienne a connu une sorte d’apostolat, car Jérusalem communiquait aACC les juivcries de la Dispersion par lettres et pai* messagers. Lorsque saint Paul, prisonnier, arriAC à Rome et qu’il mande auprès de lui les principaux d’entre les juifs de Rome, pour se disculper dcvant. eux, ceux-ci lui répondent qu’ils n’ont reçu de Judée aucune lettre à son sujet et qu’aucun des frères qui sont rcvenus de Judée n’a rien rajjporlé ni rien dit de défavorable à son égard ; ils savent seulement que la secte à laquelle Paul appartient rencontre partout de l’opposition {Act. xxviii, 21-22). On doit donc supposer que les juifs de Rome auraient pu reccvoir quelque lettre autorisée leur dénonçant Paul. Mieux que personne, saint Paul savait quel était l’usage des juifs, lui qui était allé jadis trouver le grand prêtre et lui demander des lettres pour les synagogues de Damas, afin de faire arrèteice qui s’y rencontrerait de chrétiens et de les amener enchaînés à Jérusalem {Act., IX, 1, 2). En cette occurrence, Saul aurait été dépêché par le sanhédrin et dans ce sens il aurait été un K7757TÎ/0 ; juif : mais il ne paraît pas qu’il ait porté là pareil nom. Et si jiarcilles missions ont été à cette époque fréquemment données par les autorités de Jérusalem à des juifs ainsi dépêchés Acrs des juiACries de la Dispersion, ces missions supposées analogues à celle dont se chargea Saul à Damas, n’avaient rien que de temporaire et d’occasionnel.

Nous pensons donc, à rencontre de M. Harnack, que l’apostolat de la première génération chrétienne n’est pas une institution prise au judaïsme. Harnack, Mission und Ausbreitung (Leipzig, 1906), t. I, p. 274277. Dans le même sens que nous, H. Moxxier, La notion de l’apostolat (Paris, 1903), p. 1-22.

IL — Essayons de préciser ce cjne saint Paul d’abord a désigné sous ce nom d'àTrsjrî/î ; .

En premier lieu, ce nom a une acception commune, dans laquelle il signifie purement « messager ». Les Pliilippiens ayant à euA oyer des secoiu’s à saint Paul, les lui font porter par un îles leurs, nommé Epaphrodite : Paul reuvoie Epaphrodite porteur de l'épître aux Philippiens, où il le nomme : « Epaphrodite, Aotre apôtre, ù/xîij àr5Vr ; /îj(/'A17/., 11, 25). Dans le même sens, Paul parle aux Corinthiens de deux chrétiens