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APOCRYPHES


ms. de Paris ; cf. Revue de l’Orient Chrétien, 1907, p. 125-1 36. — On attribue à S. Pierre une lettre qui ligure en tête des liomélies pseudo-clémentines ; cf. Migne, Patr. gr., t. II. — On attribue aussi à S. Clément une seconde lettre aux Corinthiens dont certains défendent l’authenticité et deux lettres ad Virgines ; cf. Migne, loc.cil., t. I. Rappelons encore les lettres de N.-S. Jésus-Christ et d’Abgar, roi d’Edesse, et les lettres soi-disant tombées du ciel pour recommander la sanctilication du dimanche.

D. Caxons et ordonnances. — Les premiers règlements ecclésiastiques ont été mis sous le nom des apôtres et acceptés comme tels par diverses Eglises sous leur forme primitive ou i^lutôt après quelques remaniements. Ces écrits sont d’ailleurs excellents et témoignent de la discipline de l’Eglise à l'époque où ils ont été rédigés. Ce genre de littérature a été créé à l’imitation du concile des apôtres à Jérusalem et des règlements apostoliques qui furent alors édictés, Actes, xv, 6-29. Mentionnons : I. Les canons des Apôtres ; 2. La doctrine (Didaché) des Apôtres ; 3. L’enseignement (Didascalie) des Apôtres, l^. Les constitutions apostoliques.

1. — Canons des Apôtres. Quatre-vingt-quatre (ou 85) sont conservés en grec et dans des traductions latines, syriaque, arabe et éthiopienne. Ils ont été regardés comme authentiques dans l’Eglise grecque et dans les Eglises orientales et ont servi de base aux codilications du droit canon. Ils traitent des ordinations et des empêchements canoniques, de la sainte eucharistie et des oblations, du mariage des clercs, de la Pàque, de la simonie, de la hiérarchie ecclésiastique, des rapports avec les hérétiques et les Juifs, du baptême, des livres apocryplies, des livres canoniques. On les traduisait et on les citait dès l’an 500. Ils ont donc été rédigés au plus tard au v^ siècle et peut-être au ive et ne sont sans doute que des résumés de canons antérieurs. Ils ont eu de nombreuses éditions, en particulier dans les Corpus jiiris ci^'ilis ou ecclesiastici, et les recueils des conciles. — L’Eglise orientale est seule à posséder 127 canons conservés en arabe, eu copte et en éthiopien et 2'j canons apostoliques qui existent aussi en syriaque. Voir l’article Canons des apôtres dans le Dict. de Théologie catholique Vacant Mangenot, t. II, col. 1 605-1626.

2. — La Didaché des douze apôtres, retrouvée et publiée en 1883 d’après un manuscrit grec jusqu’ici unique, est un jietit code de morale et de discipline : indication des Aoies de la Aie et de la mort, c’est-àdire des préceptes essentiels et des fautes capitales ; règlements disciplinaires concernant le Ijaptème, les jeûnes, l’Eucharistie et la hiérarchie. On date ce petit écrit au plus tard du second siècle, il aurait même chance d’appartenir à la lin du premier ; édité et traduit en français par E. Jacquier, Paris, 1891, et H. Henimer, Paris, 1907. M. Jacquier ajoute une longue étude sur ce document ; chercher le texte seul dans F. X. Funk, Die Apostolischen Vâter, Tubingue et Leipzig, lyoi, p. 1-8.

3. — La Dtdascalie, « c’est-à-dire l’enseignement catholique des douze apôtres et des saints disciples de notre Sauveur, » est un écrit grec du commencement du 111= siècle qui « renferme toute la discipline canonique », comme l’a écrit saint Epiphane. Il est conservé en entier dans une traduction syriaque éditée par Paul de Lagarde en 1854 et en partie dans une traduction latine du iv' siècle éditée par E. Hauler, Leipzig, 1900 ; nous en avons donné une traduction française, Paris, 1902 ; il a été réédité et traduit en anglais par Mme D. Gibson. Londres, igoS, traduit en allemand par J. Flemming, Leipzig, 1904, enfin xme traduction latine a été éditée par M. F. X. Funk

comme texte parallèle à son édition des constitutions apostoliques, Paderborn, 1906. L’intérêt de cet ouvrage provient du tableau qu’il nous présente de la discipline ecclésiastique au commencement du m' siècle et des luttes avec les hérétiques — surtout avec les judaïsants — de cette époque.

4— — Les Constitutions apostoliques formaient un ouvrage en huit livres dont les six premiers sont un remaniement de la Didascalie, le septième est un remaniement de la Didaché et d’un rituel et le huitième est apparenté à certains canons apostoliques et autres dont la filiation n’a pas encore été clairement étaljlie.

Le texte grec est conservé et a eu de nombreuses éditions dans les recueils de conciles et dans la patrologie grecque de Migne, t. I. La dernière édition a été donnée par F. X. Funk, Didascalia et Constitutiones Apostolorum, 2 vol. 8°, Paderborn, 1906. L’auteur ne semble pas avoir fait une œuvre tendantielle, mais avoir voulu seulement grouper — et parfois mettre au point — des œuvres antérieures déjà regardées comme apostoliques. Cette compilation aurait été faite à la lin du ive siècle ou dans les premières années du ve siècle ; elle fut condamnée par le concile in TruUo (692) : « Nous croj’ons utile, pour l'édification et la séciu-ité du peuple chrétien, de rejeter ces Constitutions, afin de ne pas mêler les productions de la fausseté hérétique à l’enseignement authentique et adéquat des apôtres. » On admet généralement aujourd’hui que les traces de semi-arianisme ou de pélagianisme que l’on peut relever dans les Constitutions sont de purs accidents et que l’auteur ne professait aucune de ces hérésies. Les constitutions, comme tous les écrits canoniques précédents, gardent donc grande importance pour établir l’immuabilité des dogmes de l’Eglise catholique et l’histoire de sa discipline, de sa hiérarchie et de ses institutions. Voir l’article Constitutions apostoliques dans le Dictionnaire de Théologie catholique acantMa.ngenot, t. iii, col. 1520-1537.

E. Apocalypses apocryphes. — i. Apocalypse de S. Pierre. 2. Apocalypse de saint Paul. 3. Seconde apocalypse de saint' Jean, 4— Apocalypse d’Anastasie et de la sainte Vierge sur la punition des pécheurs. 5. Une didascalie de IV.-S. J.-C.

1. — Apocalypse de S. Pierre. D’après le canon de Muratori, composé à Rome vers l’an 200, cette apocah^pse était reçue par l’Eglise aussi bien que celle de S. Jean. Il n’en restait que de courtes citations mais on est convenu de lui rapporter un fragment anonyme de quelques pages trouvé par Bouriant à Akhniin à la suite du fragment du livre d’Hénoch signalé plus haut. Un ouvrage arabe conservé dans de nombreux niss. sous le nom « d’apocalypse de Pierre » (signalé plus haut Ane. Test. A, 3), n’a aucun rapport avec le fragment d’Akhmin, mais se rattache à la littérature pseudo-Clémentine, car il comprend surtout les instructions de S. Pierre à son disciple Clément, d’ailleurs, la traduction éthiopienne de l’ouvrage i^orte simplement le titre de Qalementos (Clément).

2. — Apocalypse de S. Paul. Cf. C. Tischendorf, Apocahpses apocryphae Mosis Esdræ Pauli Johannis, item Mariae dormitio, Leipzig, 1866, p. xiv-xviii, 3469. Elle nous fait connaître ce que S. Paul a vu lorsqu’il a été transporté au troisième ciel, dans le paradis et qu’il a entendu des paroles inelfables. C’est donc un complément imaginé pour II Cor., xii, 2. Cet écrit a d’ailleurs joui d’une grande favCur et a été traduit ou plutôt paraphrasé du grec en copte, en syriaque et en arabe.

" 3. — Apocalypse de S. Jean.C. Tischendorf. loc. cit.,