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APOCRYPHES


Simon à Rome. Vient le récit des prodiges de Simon, de sa lutte avec Pierre et de sa mort lorsqu’il voulut prendre son vol dans l’espace. Après la mort de Simon, Pierre opéra de nombreuses conversions, en pai-ticulier celles des femmes d’Agrippa et d’Albinus et ceux-ci résolurent de le mettre à mort. Pierre voulut fuir, mais le Christ lui apparut et lui annonça qu’il allait mourir à sa place. Touché de repentir, Pierre rentra à Rome et fut crucifié la tête en bas. — Cette composition a pu être faite en Asie Mineure vers l’an 200 ; elle a été utilisée i)ar Commodien et sans doute par S. Ambroise ; la traduction latine du texte g-rec original a pu être faite au iv « siècle. Les actes de Pierre et Paul (Tischendorf, p. i-Sy) et l’histoire de saint Pierre dans l’histoire apostolique d’Abdias (Migne, Dict. des ap., II, col. 6f)5-' ; 16) en sont des remaniements.

3. — Actes de S. /? «  « . D’après l'édition de Max Bonnet, ^c/fl apost. apocv. II, i (1898), p. 160-215, Jean vient de Milet à Ephèse et y opère divers prodiges : il ressuscite des morts, en particulier un prêtre de Diane qui se fait ensuite chrétien ; il instruit les habitants et se rend à Sniyrne. Il revient à Ephèse et ressuscite Drusiana, épouse d’Andronicus ; il raconte comment le Sauveur l’a appelé et lui chante un cantique de louanges ; il réunit les frères, rompt le pain, le leur distribue, se fait creuser une tombe près de la ville, y descend et meurt. Cf. Hennecke, Neutestam. Apocr., p. 432-459. — Ces actes semblent avoir été connus de S. Augustin et de Clément d’Alexandrie ; ils sont d’oi’igine gnostique et on peut jjlacer leur composition de 150 à 180 ; ils ont été remaniés sous le nom de Prochore au commencement du v' siècle, puis compilés par Abdias dans son histoire apostolique. Cf. Migne, Dict. des Apocr., II, col. 32'j-356. Voir aussi Actorum Johannis a Leucio conscriptoruin fraginentuin, dans Texts a/id Studies, Cambridge, 1897, V. p. 1-25.

4. — Actes de S. André. La plus ancienne rédaction serait conservée dans un ménologe du x' au xi° siècle conservé au Vatican (n" 808). Ce ms. est tronqué et déljute au milieu d’un discours qu’André, prisonnier à Patras en Acha’ie, tient aux lidêles. Le gouverneur ^Egeus propose à sa femme Maximilla de tirer André de prison si elle veut se réconcilier avec lui. André fait un long discours à Maximilla pour lui dire de ne pas accepter ; il convertit aussi Stratoclès, frère d'^geus, et enfin il est crucifié.

— Deux fragments de ces actes sont déjà cités par Evodius d’Uzala, contemporain de S. Augustin.

— Plus moderne serait la lettre des prêtres et des diacres d' Acha’ie à toutes les Eglises, regardée comme authentique au viii* siècle en Espagne et en Gaule. Cf. Migne, Dict. des Apocr. II, col. 93-15. Cette lettre se trouve dans Migne, /' « <r. ^7-., t. I, et Tischendorf, Acta apost., Apocr., io5-1$11, elle est traduite en français dans Migne, Dict. des Apocr., 11, col. 95-101, à la suite de la compilation d’Abdias, col. 07-92. — Plus modernes encore sont les actes de Matthieu et d’André, dans la ville des anthropophages, conservés en grec, Tischendorf, y/ffrt apost. apocr., it. 132-iG6, et traduits en sj’riaque et en arabe.

5. — Actes de S. Thomas. Jésus le vend comme esi lave à un envoyé du roi Gundofar. En se rendant aux Indes, ils aljordent dans une ^iile où l’on nuirie la fille du roi.Tliomas récite une hymne en l’honneur des noces célestes. Arrivé dans l’Inde, Thomas fait un plan pour consliuire un palais royal, puis il donne aux pauvres l’argent qu’il avait reçu jjour construire le palais. Le roi le condamne à mourir, mais sa sœur lui révèle que Thomas lui a construit un palais dans le ciel et il le relâche.

Thomas s’avance plus loin vers l’est, il opère divers

prodiges : il ressuscite les morts et chasse les démons ; il persuade à Mygdonia, femme du prince Charîs, de quitter son mari et la cour ; il est jeté en prison, Mygdonia corrompt les gardes et vient recevoir le baptême ainsi que le général Syphor et toute sa maison. Il en est de même bientôt de la reine Tertia et d’un fils du roi. Thomas paraît devant le tribunal du roi et, après de nouveaux prodiges, il est percé de quatre coups de lance et meurt. Ses amis l’enterrent dans le tombeau des rois. Quelque temps après, le fils du roi est guéri pai" la poussière du tombeau de Thomas et le roi, à ce prodige, se convertit aussi.

— La version syriaque avait seule conservé tout le texte des actes, quand M. Max Bonnet a pu trouver un ms. grec de Rome, complet lui aussi (Vallicellanus, 35). Cependant on est porté à regarder le syriaque comme l’original. Les hymnes que contient l’ouvrage semblent d’origine syriaque et, à moins qu’ils n’y aient été introduits après coup, il est probable qu’il en est de même de tout l’ouvrage. Celui-ci est de jjrovenance gnostique, sans doute d’Edesse, du commencement du m' siècle. On a même attribué les hyuines, sans preuves directes d’ailleurs, à l'école de Bardesane. — On remarquera que ces rédactions, regardées comme les plus anciennes, ont toutes un trait commun (hors Jean). Paul, Pierre, André, Thomas convertissent les femmes de hauts personnages et les amènent à refuser tous rapports avec leurs maris. Ceux-ci, pour se Acnger, font mettre les apôtres à mort. On comprend que l’on ait publié d’autres actes, soit pour corriger les tendances gnostiques ou hérétiques de ces premiers, soit simplement pour les conqîléter. Tischendorf, Acta Ap. Apocr., a publié encore les actes de Barnabe écrits par Marc, p. 64-74 ; les Actes de Philii^pe, p. 75-94 ; les Actes de Philippe en Hellade, p. 95-104 ; les Actes deBarthélemj-, p. 243260, et les Actes de Thaddée, p. 261-265. Voir aussi les actes de Philippe dans Tischendorf, Apucal. Apocr., p. 1$11-156, et Texts and Studies, 11, 3, p. 158-163. Une collection éthiopienne d’actes des apôtres, éditée depuis par E. W. Budge, v. supra, a été traduite aussi par Malan, The Conflicts of the holy Apostles, Londres, 1871. Le chapitre relatif à S. Thomas a été reproduit avec le texte grec original correspondant dans Texts and Studies, Cambridge, 1897, t. V, i, p. 28-63. L’hymne syriaque sur l'àme, que l’on rapportait à l'école de Bardesane (v. supra), est repi’oduite et traduite dans le même volume, t. Y, 3, p. i-40.

C. Lkttues apocryphes. — Une troisième lettre de S. Paul aux Corinthiens avec la demande des Corinthiens, a été publiée par Fabricius, Code.v Apocr. Aos-i Test., II, 791-796 ; III. 667-683, Hambourg, 1719 ; Carrière et Berger en ont publié une traduction latine trouvée dans un ms.de Milan dans la Correspondance apocryphe de S. Paul et des Corinthiens, 1891 ; on en a retrouvé aussi une traduction arménienne. Enfin on a rattaché ces deux lettres (celle des Corinthiens et la réponse de S. Paul) aux Acta Paiili.

— Beaucoup de manuscrits de la Bible portent, après la lettre aux Colossiens, une courte lettre aux Laodicéens, conservée seulement en latin mais connue de l’Eglise orientale dès le iv' siècle et qui doit donc se placer au jibis tard dans la première moitié du IH^ siècle ; cf. Kcnucckc, Neutestam. Aj}ocr., p. 138-140.

— La correspondance de S. Paul avec Scncque est une composition relativement moderne, du x<^ au xi* siècle, mais S. Jérôme et S. Augustin ont connu des lettres qui circulaient sous ce titre dès le iv' siècle. — Enfin les Cypriotes ont imaginé une lettre de S. Paul et S. Barnabe adressée à leur premier évêque Iléraclide. Celle lellre est conservée fragmenlairement dans un