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ROME ET L’ITALIE

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saluèrent tout récemment l’heureuse conclusion d’une juste paix. Néanmoins, le Pape termine sa lettre par des paroles de confiance et d’espoir. La paix durera, comme l’a déclaré le chef du gouvernement italien, tant elle répond aux meilleurs sentiments et aux intérêts les plus profonds des deux hautes parties contractantes. La paix durera, moyennant la droite volonté, la disposition réciproque de réglerau jour le jour dans un esprit de concorde les difficultés pratiques qui surgiront sur l’interprétation d’un texte où sont clairement définis les principes généraux, avec les obligations essentielles. La paix durera, proclame enfin Pie XI, car après tout et maigre tout, Nous gardons foi en la loyauté et en la bonne volonté des hommes… Nous gardons foi, et bien plus encore, en l’aide de Dieu, continuellement invoqué par Nous et pour Nous.

Ce document formidable allait-il déterminer chez M. Mussolini quelque réaction violente qui aurait pu, au dernier moment, tout briser ou tout compromttre ?


Nulle réaction de ce genre ne se produisit entre le 31 mai et le 7 juin. Il y eut un journal fasciste de Rome, un seul, qui répondit aux paroles pontiûcales par un commentaire menaçant. Sur l’ordre du dictateur, ce journal fut immédiatement séquestré. Les

courriers circulèrent, normalement et pacifiquement, entre le palaisChigiet le Vatican, pour la préparation de la cérémonie officielle d’échange des ratifications : cérémonie qui devait, sauf accident imprévu, s’accomplir au palais même du Vatican, le vendredi 7 juin, fête du Sacré-Cœur de Jésus. Le programme allait s’accomplir, de point en point, sans aucune dérogation.

Assurément, et malgré une fâcheuse publication ultérieure, le dictateur faisait preuve de maitrise de soi et de sagesse politique. Il ne considérait pas comme une intolérable humiliation de respecter, de la part du Pontife romain, la claire affirmation des doctrines, des droits et des principes sur lesquels repose la Papauté immortelle. La volonté de conclure s’affirmait avec certitude et résistait aux blessures mêmes de l’orgueil dictatorial.

On vit donc luire l’aurore du jour de paix.

L’échange des ratifications entre les plénipotentiaires, le cardinal Gasparri et M. Mussolini, a eu l’eu, le’-) juin, au palais du Vatican. Le Traité diplomatique et le Concordat sont donc entrés en vigueur. Le nouvel Etat pontifical se trouve légal’ment constitué.

Yves de La B.hièke.