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NSTKUCTION CHRÉTIENNE (FUKKES DE L)


titut sont déjà nettement définis dans 1 excmpla re des statuts que Jean Marie de, La Mennais remit à eTacnu des Frères en, 8.8. Il reprendra ce premier essai le complétera jusqu'à la veille de sa mor l’enrichira de tous les apports de son expérience et de ses épreuves, pour en faire ce code de perfection , , ue l’Eglise approuvera en 189O, - cette magni..pic discipline de de qui réclame de celui qui l adopte „ un delacl.i-ui.-iit absolu des choses de la terre, l’esprit d’humilité et d’obéissance, l’intention de pratiquer dams un degré éminent les vertus chrétiennes, du zèle pour l'éducation des enfants ».

Pour aider le Frère à honorer des engagements aussi solennels que formidables à la nature, chaque jour à des moments déterminés par un règlement particulier, trois heures au moins seront consacrées à la prière, au recueillement et à l'étude de la vie et des enseignements de Noire-Seigneur ; —chaque année., les exercices de la retraite, — et, dam les circonstances critiques, la visite du « Père », - car, pendant près d’un demi-siècle, Jean-Marie de La Mennais s’en ira, sur les chemins de Bretagne, par tous les temps, vers ceux de ses (ils dont le eonrage fléchit ou que menace la haine du sectaire.

Ouand.en 182.', , le siège de l’institut fut transfère à Ploërmel, les Frères dirigeaient 30 écoles ; trois ans plus tard, au nombre de 160, ils en dirigeaient L iVé montées par 6.000 élèves, - vraies « petites ehartreusea distinguées par la pauvreté et 1 esprit

de prière »., AtJt

Sous la Restauration, les autorités avaient ele, dans l’ensemble, bienveillantes aux initiatives de Jean-Marie de La Mennais. Au lendemain de la révolution de Juillet, les jacobins de Bretagne crurent l’heure propice pour satisfaire de vieilles Haines. AGuingamp, Lannion, Ploermel, Vitre ils n’hésitèrent pas à recourir aux mesures les plu » arbitraires et aux calomnies les plus odieuses et les .dus dénuées de fondement. Jean-Marie de La Mennais défend ses droits et ses (ils, tantôt par des soupa d’au lace, tantôtpar de souples et ingénieuses négociations, - et ses adversaires éprouvent a ses victoires une stupéfaction qui va jusque se nuancer de respect. « Quel homme que cet abbe de La Mennais ! dira l’un d’eux, celui qui, à Guingamp a ete le plus violent contre les Frères. Il a le diable au corps : on le chasse de la cave et il remonte au gre’lier 1)i

Les ennemis des œuvres de Jean-Marie de La nnais résolurent de porter un grand coup, ht le , 3 février 183' (, l’Institut des Frères eut les honneurs dune séance à la Chambre des Députés. On 1 accusa l'être « affilié aux Jésuites, d’abrutir les enfants, l’arrêter les progrès de la civilisation et de s opposer malignement au succès des écoles mutuelles ».

Jean-Marie de La Mennais se contenta de répondre : * Mes Frères ne cherchent à triompher quen enseignant mieux que leurs rivaux, ave ; lesquels ils vivent dans une paix profonde. Sa vente, je m'étonne d’entendre crier au monopole parce que esuil parvenu à f m 1er l30 écoles dans un pays ou Il en faudrait 1.200. Il en reste 1070 à la disposa. on le mes accusateurs : leur part n’est-elle pas asseï

be le ? »

L’incideat eut, d’ailleurs, un épi Ogue assez

Imprévu" dans la demande officielle et instante de

Frères.pie, quelques jours plus tard, le Ministre de

lu Marine adressa a Jean-Marie de La Mennais, en

de préparer l'émancipation des esclaves aux

' La démarche du Ministre de la Marine s’accordait trop avec les apostoliques ambitions de Jean-Marie

.le La Mennais pour qu’il la repoussât. Bienlol,

9 50 Frères s’emploieront à la Guadeloupe (1M7), a la Martinique (183yl, à la Guyane (1842), à l’evanfrélisatioa des noirs elles achemineront v. rs un usage judicieux de leur liberté qu’un crime uiable leur a conlisquée, - el que le gouvernement de Louis-Philippe s’e., t engagé à leur rendre pleine et entière. Dur apostolat, —qui le j » ur,

sur les « habitations », sons le regard niellant, parfois mauvais et jaloux, du planteur, - et le so ; r en ville, à l'école. Apostolat fructueux : on vit. une seule paroisse, un seul frère cateeb adultes à la campagne, — el 27', le soir a 1 école. — Apostolat qui confère, sur des âmes que la tyrannie a pu asservir sans les dompter, un ascend fort pour calmer et contenir leurs emportements es plus déterminés. A plusieurs reprise*, les Frères catéchistes préserveront la Guadeloupe et la M rliniqne du pillage, de l’incendie et du massacre. Ho , 848, par exemple, les noirs révoltés auraient détruit Forl-de France et exterminé la population blanche tout entière sans l’intervention du Frère

Vrtliur

Vu mois de septembre 1841, deux Frères part :, pour le Sénégal, et, en ma. iatre F.eres se

rendaient à Saint-Pierre etMlquelon. A [ arrivée des Frères au Sénégal, l'école primaire, pratiquement n’existait pas Ils l’organisèrent avec un succès tel qu’on n’a pas craint d’affirmer qu’ils avaient été.es

« premiers agents de la conquête qui devait aboutir

à un vaste empire africain ». La masse de leurs élèves éta.t musulmane : ils exercèrent auprès deux un zèle discret qui décida quelques «  « versions, éveilla chez tous de vives sympathies pour le catholicisme et détruisit le fai-ati-ine religieux. Ouand.en, o.03, - après soixante années d un labeur ininterrompu et d’un dévouement que le Gouvernement de la Métropole avait reconnu par les plu enviables distinctions et que les autorités locales avaient de tous temps mis en relief, — les Frères abandonnèrent leurs écoles, un pasteur protestant, dans un rapport officiel, pouvait écrire : « A Dakar, à Gorée, à Rufisque, à Thiès, sur la cote, a SaintLouis partout, il y a des écoles dirigées par un ou plusieurs Frères. Et ces écoles sont nombreuses, et les succès obtenus disent les efforts méthodiques el consciencieux. Sur 20 noirs parlant, non pis un charabia français nègre, mais le français, de 11 a u répondent, si on leur demande : 1 Où as-tu appris le français ? —Chez les Frères. »

A Saint-Pierre et Miquelon. 1 apostolat des Frères eut des débuts pénibles : installation matérielle misérable, indifférence et même hostilité..es autorités locales, élèves rebelles à toute discipline. Leur savoir-faire, leur abnégation, les énergiques interventions de Jean-Marie de La Mennais auprès du Ministre de la Marine eurent bientôt triomphe de tous les obstacles. L’ordre et le travail régu dans b-s elasses. Quarante ans plus tard, des Frères avaient permis l’organisation lions très florissantes : Apostolat de la Ir.eie Société des Marins, Ligue du Særé-Co-ur Bt qn en 1003, la loi les expulsa des deux Iles, après soixante ans de dévouement, toute la population escorta les proscrits, le navire anglais uni Bocueilllt à son bord Qi tirer des salves en honneur et, dans leurs barques de pêoha, les lerrcNeuvas pleuraient.

feun-Marie de La Mennais appelait de se ; vœux une réglementation qui contint le despotisme démlque et les prétentions de certaines an Boolafeea, quand parut la loi du 38 juin.833. Bit » était due à 1 initiative de Guisot qui professait la plus haute estime pour le fondateur des Frères, € cet