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taine diminution provenant de l’habitude qu’elles deviendront commensurables avec les schèmes du discours. »

Il faut donc parler de supra-conscient et non point d’inconscient, et voici le point exact de la divergence entre l’Intellectualisme et la Philosophie nouvelle : « Il faut entrer dans la partie obscure du savoir pour en bien saisir même les parties claires. — Que conclure de là, sinon que, dans la vie de l’esprit, c’est la pénombre qui joue le rôle essentiel ? Le discours est subordonné à l’action et le clair à l’obscur. »

La thèse est subtile assurément, elle n’est point paradoxale si l’on se reporte à ce que disait précédemment M. Le Roy : l’action est cette activité de l’esprit, si riche, si complexe, si passionnée, si exaltée — pourrait-on ajouter — qu’il n’est pas de mots pour la rendre communicable tant que cette émotion sacrée n’a pas subi une certaine diminution.

L’on pourrait objecter que, par le progrès continu de l’esprit, peu à peu deviendront commensurables avec les schèmes du discours des états d’activité qui auparavant étaient du supra-logique : le clair rongera la lisière de l’obscur.

Pour l’Intellectualisme, le clair arrivera à tout absorber ; pour la Philosophie nouvelle, une zone supra-consciente subsistera éternellement, quelque grands que soient nos progrès logiques