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XXXIX

les palais de Goha


Goha venait à peine de franchir le portique, qu’une femme l’aborda.

— Un instant ! mon étoile, arrête ! dit-elle d’une voix câline. Je t’attends depuis l’aube, laisse-moi te regarder… Par Allah ! c’est Goha lui-même !… Et tu es beau comme une étoile et tu es habillé comme un cheik !

Goha se sentit pincer au ventre et la voix reprit :

— Ah ! vraiment, tu es un polisson pour passer nu comme un taureau sous les fenêtres d’une jeune veuve… Tu savais ce que tu faisais, polisson… La pauvre petite se meurt d’amour !

La femme était énorme. Dans la mellaïa noire qui l’enveloppait entièrement, ses hanches et ses seins ballottaient comme des outres. Goha la trouva désirable et belle. Il avança la main pour lui dévoiler le visage.