— Qu’est-ce que tu as ? demanda Cheik-el-Zaki impressionné. ?
Goha ne répondit pas. Il fit un geste, plusieurs ombres s’ébranlèrent, se heurtèrent. Émerveillé, il les contemplait :
— Oh ! Oh ! Oh !
— Qu’est-ce que tu as ? cria Cheik-el-Zaki pris de panique. — Et il hurla :
— Goha ! Goha ! Goha ! réponds, qu’est-ce que tu as ?
Goha porta sur lui ses prunelles agrandies.
— C’est elle… murmura-t-il… Oh ! — Mystérieusement, il ajouta : la Cheika…
Et, pris du besoin de s’épancher, il se mit à parler à mi-voix :
— Toi, tu ne sais pas qui est la cheika… Oust ! Oust ! mon maître… Oust ! Il ne faut pas que tu le répètes aux autres…
Il raconta qu’autrefois la cheika était assise dans un jardin où elle ne parlait à personne. Alors, il était monté sur sa banquette et lui avait donné une gifle ; sur quoi, folle de colère, elle s’était levée pour mettre un mauvais génie à ses trousses. Heureusement, le mauvais génie était doux, calme et bon. En toutes circonstances, il avait agi modérément. Il s’enroulait autour des jambes de Goha. Il encombrait sa marche. Sa malignité se réduisait à cela.
— Un jour, on a pris la cheika… Oui, on l’a prise ! Comment faire ?… Le génie on ne l’avait pas pris. Comment faire ? Comment faire ?… Je suis monté sur la terrasse et j’ai vu la cheika !