garder ou le mettre dehors… Si tu connais un troisième moyen, dis-le-moi, ô mon maître. Tu es un homme intelligent, le soleil est dans ton cerveau… Dis-le pour qu’elle le sache, dis-le à ta servante, ce troisième moyen…
— Je le cherche, dit El-Zaki en se touchant le front.
Tout à coup, il prit un air terrible.
— Je vais voir, dit-il en quittant la chambre.
Quand Cheik-el-Zaki entra dans la bibliothèque Goha avait fini de dîner. Il tourna vers le Cheik un visage épanoui, à moitié enfoui sous l’énorme turban qu’on venait de lui donner en même temps qu’un caftan de soie. El-Zaki se sentit réduit à rien devant ce solide garçon d’une éblouissante jeunesse. Quelques heures plus tôt, il l’avait cru à l’agonie, miné par un mal incurable et il le revoyait transfiguré. Pour retrouver toute sa vigueur, il avait suffi qu’il mangeât, qu’il bût et qu’il dormît.
— Tu prétends que tu as vu le monde entier, c’est une plaisanterie, dit rapidement El-Zaki…
Il avait prononcé cette phrase au hasard, pour étouffer ses préoccupations. Maintenant, il y prenait intérêt.
— Ce que tu prends pour le monde entier, c’est tout simplement notre ville d’El-Kaïra.
Il ajouta, se complaisant de plus en plus dans cette idée :
— Mon pauvre enfant, tu n’as rien vu du monde et tu prétends avoir vu le monde entier ! Si tu