colie de Goha. On lui offrait des satisfactions matérielles et il avait besoin d’un refuge pour son être.
— Comme tu voudras, mon Cheik, dit-il doucement.
Après avoir donné des instructions à l’eunuque, El-Zaki se rendit au harem pour consulter Mabrouka. Dans sa faiblesse, il espérait en elle. Elle avait vécu trente ans de sa vie, ils avaient vieilli ensemble. Comment n’eût-elle pas compris son état d’âme, ses scrupules, à cette heure si grave pour sa conscience ?
Il entra chez elle, sûr qu’au premier mot il ferait jaillir du cœur de l’épouse les trésors de bonté dont il avait besoin pour agir selon lui-même. Mais comme il s’approchait de la fenêtre où elle était accoudée, Mabrouka lui dit :
— Est-ce que Goha est parti ?
Il comprit que leur entretien ne serait pas celui qu’il avait espéré et, mécontent, fronça les sourcils.
— Il y a deux heures que je suis ici et je ne l’ai pas vu sortir, reprit Mabrouka.
— Non, il ne veut pas s’en aller, répondit El-Zaki d’une voix agressive.
Il en voulait à Mabrouka de ne pas partager ses préoccupations à l’égard de Goha, il lui en voulait aussi de sa curiosité malsaine qui l’avait portée à se poster durant des heures pour voir passer un homme qui peut-être serait nu. Mais de ceci, il n’avait pas nettement conscience. Il avait seulement le sentiment qu’elle était fautive. Mabrouka éclata de rire :