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honte de me montrer aux gens comme je suis.

— J’étais d’ailleurs très étonné de te voir venir ainsi dans ma maison.

— Oh ! entre nous, je t’aime beaucoup, tu sais, mon Cheik. Et maintenant je compte rester tout le temps avec toi.

— Vraiment ! riposta le Cheik avec humeur, tu t’imagines que je vais te garder ? Sache, une fois pour toutes, que c’est impossible.

Goha se mit sur son séant. Il se joignit les mains, hocha la tête. La brusquerie d’El-Zaki l’avait attristé.

— Tu es fâché contre moi, dit-il, depuis longtemps tu es fâché contre Goha… Oui… Oui… C’est pourquoi je ne venais plus te voir… Mais écoute, mon père, où veux-tu que j’aille ? Le monde entier je l’ai vu et je n’ai pu rester nulle part.

— Comment, le monde entier ?

— Le monde entier ! répéta Goha qui soudain parlait du fond d’une âme désolée… Je n’ai pu rester nulle part, ni chez Hadj-Mahmoud, ni chez Hawa, ni près du cimetière… Alors comment faire ?

El-Zaki se sentit injuste et méchant. Il se taisait parce qu’il était incapable d’opposer à Goha un argument loyal. Après un silence, il dit :

— Procédons par ordre… Tu risques de t’enrhumer à rester ainsi dévêtu et tu dois avoir faim… Je vais te faire donner de quoi manger et de quoi te vêtir.

Ces attentions ne firent qu’accroître la mélan-