formidable, agita les rideaux, jeta sur le tapis sa plume de roseau et une feuille de papier.
— Il ne se réveillera jamais ! jamais ! cria-t-il…
Et il courait d’un meuble à l’autre, gesticulant, proférant des injures, quand il s’aperçut, tout à coup, que Goha, les yeux grands ouverts, le regardait avec un silencieux intérêt. Il s’arrêta, gêné, tandis que Goha l’encourageait de la main et de la voix :
— Eh bien, mon Cheik, eh bien, tu t’arrêtes ?
— Je m’arrête parce que j’ai fait ce que j’avais à faire, riposta le Cheik avec hauteur.
Et il expliqua gravement :
— Il était entré un insecte dangereux. Mais j’ai réussi à l’atteindre et à le tuer.
Dressé sur ses jambes, Goha s’étira.
— Couvre-toi, lui dit sèchement le Maître en lui tendant le châle qui avait glissé par terre.
Goha se regarda et se mit à rire.
— Quelqu’un a pris mes habits, dit-il.
— Personne chez moi n’a pris tes habits ; tu es arrivé nu et tu es resté nu… Je vais d’ailleurs te donner des vêtements.
— Quels vêtements ?
— Des vêtements à moi.
— Et toi, comment feras-tu ? Si tu me donnes tes vêtements tu resteras nu ! s’exclama Goha fort amusé à cette idée.
— N’aie aucune inquiétude à mon égard, répliqua le Cheik mécontent… Je ne vais pas me déshabiller pour te donner des habits.
— Alors, donne ! s’écria Goha, parce que j’ai