Mabrouka lui essuya le front, le couvrit de baisers, accompagnant chaque caresse d’une question. Et il ne put s’empêcher de sourire car il ne trouvait pas déplaisant cet afflux de cajoleries.
— Je n’ai rien, ma chérie, tranquillise-toi, dit-il avec bonne humeur. Je suis venu pour rester avec toi et j’ai ouvert la porte un peu fort… c’est tout.
Elle hocha la tête en silence, les yeux comme chargés de la vision de catastrophes lointaines que, par un don spécial, elle était seule à même de pressentir.
— Que fait Goha ? demanda-t-elle.
— Il dort.
Dès qu’il se sera réveillé, tu lui donneras des vêtements et tu le renverras, dit-elle gravement.
— C’est ce que je compte faire.
— Tu n’auras qu’à lui dire que ce qui s’est passé entre Nour-el-Eïn et lui te suffit et que…
— Je saurai quoi lui dire, interrompit El-Zaki.
Elle se tut, lui offrit un narghilé, du café. Longtemps ils demeurèrent silencieux, Mabrouka absorbée par ses pensées et Cheik-el-Zaki cherchant à les deviner. Tout à coup, elle se mit à sourire. Il sourit à son tour et dit en se rapprochant :
— Raconte-moi…
— Une idée.
— Eh bien, dis-moi ton idée.
— Tu te rappelles Alyçum ?
— C’était mon ami le plus cher !