allait le mieux du monde. Elle avait repris son service, trottait dans la maison et préparait à Zeinab des tisanes pour combattre l’émotion qu’elle lui avait causée.
— Tant mieux ! tant mieux ! fit Mahmoud et il pria sa famille de le laisser seul avec Goha et Hawa.
Hawa se tint près de la porte, debout, tête basse, dans une attitude d’extrême humilité. Goha s’approcha de son père qui, courtoisement, le fit asseoir auprès de lui.
— Oui, j’ai à te parler, commença Mahmoud avec un sourire qui troubla Goha sans raison… J’ai plutôt à te consulter sur des problèmes que je me suis posés… Avant tout, dis-moi ce que c’est qu’un fils. Tu dois avoir un avis sur ce sujet.
L’entretien se présentait sous une forme si cordiale que Goha devint tout rouge.
— Puisque tu n’as pas su m’expliquer ce qu’est un fils, reprit Mahmoud en souriant, je vais te le dire. Écoute-moi bien : c’est celui qui ressemble à son père.
Goha sur le divan et Hawa dans son coin, hochèrent la tête, émerveillés.
— Je ne prétends pas, précisa Mahmoud, qu’il lui ressemble en tous points… non. Mais il lui ressemble de quelque façon, Ou bien, il a le même visage, ou bien, la même intelligence, ou bien, la même religion.
— C’est vrai, souffla Hawa qui prenait de plus en plus une expression soumise.
— Mais, entre nous, reprit Mahmoud en s’adressant à Goha, il n’y a, je crois, aucune ressem-