diable se tourne ! le diable se retourne ! il faut que j’aille au tar ! » Ses maîtresses, inquiètes, l’y engageaient fortement. Aussi Zeinab, la voyant entrer dans sa chambre, les prunelles fiévreuses et la bouche tordue, ne manqua-t-elle pas de lui dire :
— Certainement, Hawa… Il faut que tu y ailles, Hawa… Tu n’as que trop tardé !
La négresse hocha la tête et, de la main gauche, menaça quelque chose de vague en murmurant :
— J’irai… Et pourquoi n’irais-je pas ? … Et certainement j’irai…
Soudain elle poussa un hurlement, s’accrocha à la porte pour ne pas tomber. Un court silence suivit, puis on entendit monter comme de très loin une voix nouvelle dans la maison des Riazy.
Aux cris de Zeinab, Hag-Mahmoud, ses femmes, ses filles, Goha accoururent. Mahmoud regarda, réfléchit un moment et dit :
— C’était ça, le diable !
— Oui, c’était le diable, répliqua Goha en riant, heureux d’avoir compris son père.
Hadj-Mahmoud ne manifesta ni dégoût, ni colère. Il regarda son fils, il regarda Hawa et le nouveau-né, prit une expression satisfaite et sortit de la chambre. Les femmes en augurèrent que l’événement lui était agréable et, fortes de cette approbation tacite, comblèrent Hawa d’attentions. Hawa se crut entrée dans la plus belle période de sa vie.
À midi, Mahmoud, toujours de bonne humeur, vint prendre des nouvelles de son esclave. Elle