Yasmine ne répondit pas. Il chercha une parole qui exprimât mieux son admiration.
— Tu veux mon fouet ? demanda-t-il… Si tu l’aimes, prends-le…
Il s’approcha insidieusement de la négresse impassible et lui frôla le bras.
— Allah ! Allah ! fit-il… Ils sont fermes comme de la boutargue !
L’indifférence de Yasmine n’était que feinte. Ayant décidé de se livrer à la prostitution, elle comprit qu’elle obtiendrait de cet homme tout ce qu’il lui plairait d’exiger. Mais comment encourager ses avances sans éveiller l’attention des femmes qui suivaient ?
— Écoute, dit-elle, de manière à n’être entendue que de Goha… Tu me plais, mais Nour-el-Eïn est derrière nous… Il ne faut pas qu’elle sache… Suis-nous de loin et attends que je te fasse signe.
Goha ne saisit pas la nécessité de cette ruse, puisqu’ils étaient tous deux consentants. Mais les êtres étaient ainsi faits qu’ils compliquaient tout à loisir et il y avait beau temps que Goha avait renoncé à pénétrer leur mobile. Il gara son âne sur le bord de la rue pour laisser passer les femmes.
— Il faut que je lui parle, dit Amina en se penchant vers sa maîtresse.
— Non, non, ma chérie…
— Il le faut, je le veux… reprit l’esclave avec une énergie soudaine que Nour-el-Eïn ne lui connaissait pas.
Elle s’approcha de Goha qu’elle retint par le