Page:Ades - Josipovici - Mirbeau - Le Livre de Goha le Simple.djvu/278

Cette page a été validée par deux contributeurs.

caftan, se détournaient sur son passage. Mais, de nouveau, l’orgueil le raidit. Il passa, la tête haute, et son regard allait de l’un à l’autre avec une singulière acuité.

Le jour commençait à tomber, lorsqu’il arriva devant sa demeure. La tension avait été trop forte. Les oreilles bourdonnantes, il se sentir mollir et murmura : « Que se passe-t-il ? Que me veulent-ils ? »

Il vit Goha venant de loin et alla à sa rencontre, la main tendue. Le fils de Mahmoud jeta un cri, s’arrêta et se couvrit la face.

Alors la rage monta au cœur du maître. Il saisit Goha brutalement par le bras.

— Parle ! Parle ! Qu’y a-t-il donc aujourd’hui ? Parle ou je te brise la mâchoire !

— Lâche-moi ! hurla Goha, lâche-moi, mon cheik ! le déshonneur est dans ta maison !

À ces mots, Cheik-el-Zaki tressaillit et sa main retomba d’elle-même.