chère — c’est elle — avec son œil. Par Allah c’est Nour-el-Eïn — la femme du cheik vénérable — du cheik à barbe blanche. C’est Nour-el-Eïn, avec un jeune homme. » Elle prit un air de compassion ironique. « Et pourquoi pas ? Goha est beau… La pauvre, elle a un vieux mari. Laissez-la donc tranquille, elle est si gentille, la pauvre caille… » Ayant ainsi parlé, elle fronça les sourcils, raidit son bras en un geste impérieux et dur : « Assez ! Assez ! tout cela est honteux. Nour-el-Eïn est une dévergondée. Et d’abord, tout le monde le saura demain dans la ville. »
Cependant, Nour-el-Eïn se retourne frissonnante :
— Regarde, mon chéri… il y a quelqu’un… Mon Dieu ! Mon Dieu !
Elle a entendu un bruit, un léger rire étouffé. Elle a cru saisir une ombre, la lueur d’un regard. Hawa qui se voit désignée, satisfaite de son observation, regagne l’échelle.
— Je te jure, il y a quelqu’un…
— Où ? Je ne vois rien…
— Là ! fait-elle en tendant le bras… Vas-y, dépêche-toi…
Il se lève, se dirige vers la terrasse de sa maison, en fait le tour, déplace un panier, une cage d’osier :
— Il n’y a personne, dit-il en haussant la voix.
— Plus bas ! Plus bas !
La flûte lointaine se fit plus enlaçante, s’arrêta dans une longue pause, et reprit la note interrompue. En même temps, toutes proches, mon-