trompait avec une des esclaves de Cheik-el-Zaki, Amina, Yasmine ou une autre. Dans l’intervalle des lamentations, elle put saisir ces quelques phrases :
— Tu es monté hier, mon amour ? Mais tu ne te souviens pas, je t’avais expliqué…
— Moi, je disais : Où est la cheika ? Où est la cheika ?
— La cheika ? … répéta la femme gaiement. Tu tiens à ce nom ? Et si je t’appelais le cheik ?
Il y eut des rires.
« Voilà, j’avais raison, songea Hawa. Les uns sont tristes, les autres sont gais. En bas, on pleure, en haut, on rit. »
— Non ! Non ! répéta la femme, tu es mon diamant que j’aime, tu es à moi, bien à moi, n’est-ce pas ? …
La réponse de Goha fut couverte par les lamentations. Peu après, Hawa put suivre de nouveau l’entretien :
— Oh ! tu ne sais pas, disait la femme… Pourquoi j’ai peur ? C’est que je suis folle de toi…
— Moi aussi et je n’ai pas peur…
— Ô mon chéri, que tu es bête ! que tu es bête ! que je t’aime ! Si tu m’abandonnes, sais-tu, je te tuerai !
Goha éclata de rire…
— Me tuer ? toi ? Mais tu es petite, petite, petite…
— Comme tu me plais, mon chéri… Pourquoi me plais-tu ?
— Parce que tu es petite, petite, petite…