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Elle frissonna et au même instant une brise froissa les arbres du jardin. La lune disparut derrière un petit nuage d’argent. Les étoiles ne tombaient plus.

— Il n’y a plus de blocs de feu, dit Goha.

— Les djinns sont morts, dit Nour-el-Eïn.

Il était couché sur le dos, les yeux ouverts. Elle se pencha sur lui afin de remplacer la nuit dans ses prunelles. Elle lui prit la tête dans ses bras, s’interposant entre le ciel et lui, limitant de son corps le regard de son amant. Leurs haleines se mêlèrent dans l’étroite et sombre enceinte que formaient les bras, les épaules et les têtes.

— Demain, je ne pourrai pas venir, dit Nour-el-Eïn doucement.