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XVIII

la douleur de hawa


Les trois femmes de Hag-Mahmoud étaient enceintes. La maison qu’Allah distinguait par cette faveur insigne, vivait dans un continuel émoi. Des devineresses avaient prédit un garçon à chacune des épouses et déjà les esclaves et les habitués de la famille regardaient Goha d’un air consterné, sachant le préjudice que lui causerait la naissance d’un frère.

Mahmoud avait des égards pour ses femmes. Il leur adressait plus souvent la parole et tolérait d’elles un avis modestement formulé. Il se partageait entre elles avec un grand souci d’équité. À tour de rôle, il les conviait à s’asseoir sur son divan et à recevoir ses caresses. Le cadeau qu’il faisait à l’une, il le faisait aux deux autres et pas une fois elles ne purent se plaindre de la moindre partialité.