— Je savais, je savais que c’était une cheika perverse ! Les Franques sont venus et ils ont déterré le malheur. C’était une journée noire… J’ai quelques dattiers dans l’île… Ils n’ont pas donnée de fruits… C’est à ne pas y croire ! Les Franques sont venus, ils ont traversé le fleuve… Ils avaient le talon maudit… Ils ont déterré le malheur !
Quand ils eurent atterri sur la rive opposée, Goha quitta le pêcheur. Des femmes broyaient du blé entre deux petites meules. Goha s’arrêta auprès d’une sékia. Un taureau, les yeux bandés, tournait autour de son axe. La roue qu’il mettait en branle déversait l’eau du fleuve dans les champs de maïs. Goha s’essuya le visage et, s’étant assuré que l’aventure sinistre dont il avait été victime n’avait pas modifié le cours ordinaire de la vie, il se dirigea vers la ville.
— Peuh ! fit-il en gonflant ses joues. Elle est collée sur sa pierre !