— Ah ! On t’a laissé monter en mon absence…
— Je t’ai attendu, dit Goha.
— Tu n’as pas suivi le cercueil de notre ami ? Je t’ai vu en passant, tu étais gai… Pourquoi riais-tu ?
— Je riais des gens, répondit Goha, et sa mine s’éclaira.
— Qu’est-ce qu’ils avaient d’amusant ?
— Ils sont ignorants, expliqua Goha en posant le doigt sur son front. Ils disent que Waddah-Alyçum est parti.
Il parlait tranquillement sans s’inquiéter d’El-Zaki dont le chagrin s’indignait.
– Tu crois qu’Alyçum est mort ! Ce n’est pas vrai. Les gens sont des ignorants et je me suis moqué d’eux… Alyçum n’est pas mort. Je l’ai vu ce matin dans sa chambre… Il était même plus gros que d’habitude.
C’est ainsi que fut révélée à Cheik-el-Zaki la conception que Goha avait de la mort. Il croyait que mourir c’est disparaître totalement et qu’on s’en va corps et âme à la fois, puisqu’on naît à la fois corps et âme.