Page:Ades - Josipovici - Mirbeau - Le Livre de Goha le Simple.djvu/165

Cette page a été validée par deux contributeurs.
148
LE LIVRE DE GOHA LE SIMPLE

dorée et l’examina minutieusement. Elle était ornée à l’intérieur d’écritures et de signes cabalistiques.

— Écoute-moi, reprit Warda… Il doit boire son café là-dedans.

— Qu’est-ce qui est écrit dans le fond ?

— Ne me demande rien si tu veux de l’amour… Il doit boire son café là-dedans, je ne sais rien d’autre.

Elle se retourna vers Amina.

— Viens ici, ordonna-t-elle. Assieds-toi en face de moi… Écoute et comprends… Tu vois cette tasse ? Oui ?… C’est bien… Lorsque tu feras le café pour…

— Je ne le fais jamais… Mirmah… Viens ici, Mirmah.

La vieille esclave se rapprocha, s’accroupit et posa sur Warda des yeux intelligents. Celle-ci, après lui avoir montré la tasse, après l’avoir sommée de prêter toute son attention, lui dit :

— Tu verseras le café en prononçant « Nour-el-Eïn, Waddah-Alyçum, Nour-el-Eïn, Waddah-Alyçum, trois fois… Et maintenant je connais deux pigeons qui vont être heureux !

— Que Dieu le veuille ! murmura Mirmah.

— Que Dieu le veuille ! reprirent en chœur Amina et la dallala.

Une petite esclave pénétra dans la salle avec un plateau chargé de viandes grillées, de fromages blancs et de poisson salé.

La dallala fut conviée au repas et se montra aussi gaie que gourmande. Ayant mangé et bu de