le crépuscule, se disait-il. Je le veux ! » Il ne cherchait pas à connaître la cause de son impatience, il ne songeait pas à ce qu’elle avait de cruel. Il n’avait d’autre souci que d’insuffler sa fièvre dans tous les bras, dans tous les muscles qui travaillaient trop paresseusement à son gré. Lorsqu’il rencontrait Nour-el-Eïn, il se détournait d’elle. Il lui semblait que la moindre distraction retarderait ce départ. C’était pour elle, c’était pour son amour que le torse de tous ces hommes ruisselait de sueur. Mais il leur fallait attendre que la maison rentrât dans le calme et qu’ils fussent seuls tous deux.
La grosse Mabrouka s’essuyait les yeux à la dérobée. Il s’approchait d’elle, la questionnait d’une voix rude :
— As-tu réuni tes effets ? Tu n’as rien oublié ?
— Non… rien… répondait doucement la vieille épouse.
— Et les bijoux ? Et les cachemires ?
— Tout est empaqueté, mon maître… Ne t’inquiète pas…
Parfois il surprenait sur le visage de Mabrouka une contraction douloureuse, il lui saisissait amicalement le bras et gaiement lui disait : « Ta maison est jolie… Les plantes poussent à profusion dans le jardin. Tu y vivras tranquille, heureuse… surtout, s’il te manque quelque chose, n’hésite pas à me le faire savoir… Je te donnerai de l’argent, des esclaves, des étoffes, tant que tu en voudras ! Et n’oublie pas que j’irai te voir chaque semaine… »
Il s’en fallait de peu qu’il ne s’écriât : « Réjouis-