— Mais c’est toi, toi-même qui m’as prié… Je ne savais pas… Non ! je ne savais pas… Allah ! fais-moi mourir !
En vain le cheik essaya-t-il de la convaincre que ses craintes étaient chimériques, absurdes… À toutes ses protestations, elle remuait la tête et répétait d’une voix douloureuse et têtue :
— Non ! Non !
— Voyons, que faut-il pour que tu comprennes ? Veux-tu que je me sépare de Mabrouka ? Veux-tu que je l’installe dans une autre maison ?
Nour-el-Eïn se souleva doucement et, souriant à travers ses larmes :
— C’est vrai, c’est vrai ? dit-elle.
Elle lia ses bras blancs autour du cou bruni par le soleil et couvert de rides :
— C’est vrai que tu feras cela pour moi ?
Le cheik d’une main légère lui essuya les yeux.
— Cependant, reprit-elle avec l’intonation de regretter un peu sa victoire, tu iras la voir… Tu iras un jour par semaine…
— Nour-el-Eïn, mon ange, répondit El-Zaki, combien de bonté contient ton petit cœur !