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LES VOIES AÉRIENNES

de l’aviateur, les ailes risqueraient de se mouiller, et homme et avion de se noyer.

Le condor et les Andes

Les ailes du condor auraient bien valu la peine de traverser l’Atlantique pour aller les étudier chez lui, sur sa voie aérienne, unique, mais longue de 7.000 à 8.000 kilomètres, la grande Cordillère des Andes. On l’aurait vu, sans donner le moindre battement d’ailes, glisser à des hauteurs prodigieuses dans l’immense couche atmosphérique, venant du Pacifique, qui escalade les Andes.

Bel exemple pour les futurs avions américains, du nord ou du sud, qui sait ? Ce sera la voie aérienne la plus colossale du globe, ayant une importance stratégique bien en rapport avec son étendue ; les Américains, qui ne se doutent même pas encore de son existence, ne manqueront pas de se la disputer âprement. Et celui qui en sera le maître : le nord ou le sud, sera aussi le maître de toutes les Amériques.

Ils exploiteront aussi, sûrement, un jour, ce long et puissant courant ascensionnel ; quand on songe qu’avec de grands et vastes avions industriels, sans dépense de combustible ni d’essence, ils pourront parcourir gratuitement des milliers de kilomètres !

Mais laissons les Américains à leur aventureuse destinée et revenons chez nous.

Excursion d’études en Algérie

Les grands vautours aussi méritaient une étude approfondie, d’autant plus facile qu’elle pouvait se faire de l’autre côté de la Méditerranée, dans tout le nord de l’Afrique. Nous nous étions contenté de l’Algérie et c’est là que nous aurions proposé de conduire les élèves aviateurs. L’Atlas et ses contreforts, les hauts coteaux en pente raide ou douce,