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LES VOIES AÉRIENNES

phénomènes météorologiques aurait rendu rare l’occasion de s’en servir et ce n’eût été que dans des cas imprévus aventureux, coïncidant avec leur présence, que les avions auraient pu en profiter.

Tout autres sont les tourbillons ordinaires, quoique de même nature que les premiers et produits par d’identiques causes physiques ; ils se montrent souvent, un peu partout, pendant les journées chaudes d’été. Qui n’a vu la poussière et les débris légers enlevés du sol en tournoyant ? Il y a des tourbillons qu’on ne voit pas, ce sont ceux qui prennent naissance à une certaine hauteur de terre ; il suffit, pour déterminer leur mouvement giratoire, d’une tranche d’air, large et épaisse, chaude, isolée dans la masse froide atmosphérique et qui tend à prendre sa place dans l’ordre des densités.

Dans certains tourbillons qui se forment en effleurant le sol, on remarque que leur cône rempli de poussière s’élève peu à peu à une assez grande hauteur, tout en continuant son mouvement tournant, tandis qu’au-dessous, près de terre, l’air est redevenu calme. Tous ces tourbillons font sentir leur action bien haut et les objets légers qu’ils enlèvent en donnent la preuve en allant tomber ensuite très loin ; certainement qu’il doit se trouver des époques, avec des conditions de température favorables, où l’atmosphère doit en être remplie ; comme ils ne laissent aucune trace, on ne les voit pas, mais ils n’en subsistent pas moins.

Tous ces cyclones, ces tourbillons grands et petits, auraient été, pour les avions, ou de graves embarras ou d’un grand secours, selon l’opportunité de leur apparition. Mais il eût été bien prématuré de tabler sur ce redoutable im-