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LES VOIES AÉRIENNES

facilité, soit entre les montagnes, soit par-dessus ; si des vents un peu forts étaient intervenus, la situation aurait changé aussitôt : Les supérieurs se seraient transformés en tourbillons autour des cimes et des pics, tandis que les fonds des vallées seraient restés aviables. Les vents bas contournant les montagnes, trouvant des issues dans les petits vallons, formant ainsi autant de courants d’air qui se seraient engouffrés dans les larges vallées, auraient opposé, là encore, de grandes difficultés au vol des avions. Et l’arrivée fortuite des neiges en hiver, des orages en été ! l’impossibilité d’atterrir presque partout ! La sage détermination des aviateurs aurait été de fuir cette brouillerie aérienne et de ne s’y aventurer qu’en de rares manœuvres ou en temps de guerre, si la tactique l’avait exigé.

Fleuves et coteaux. — Les grands fleuves larges, encaissés, bordés de rives hautes, étaient susceptibles d’être classés parmi les bonnes voies aériennes, selon que les vents les auraient suivis, remontés ou passés en travers ; généralement, d’ailleurs, les grands coteaux longent les rivières et les deux influences s’ajoutent pour changer les vents de travers en courants ascendants.

Proéminences. — Dans les plaines, sur les mers, dominent souvent de grandes masses isolées, telles que : rochers, îles proéminentes, églises et autres édifices, promontoires, etc. Les vents, d’où qu’ils viennent, s’y transforment en courants ascendants dont l’action se maintient à de grandes hauteurs. L’avion n’aurait pas manqué de profiter de cette force passagère et gratuite, pour s’élever, en pratiquant des orbes, à la plus haute altitude possible et se laisser glisser ensuite dans la plus voisine voie aérienne qui l’aurait conduit à son aire d’atterrissage. Au point de vue stratégique, tous ces promontoires et monticules auraient été des positions importantes.

Courants supérieurs. — Outre les voies aériennes voisines de terre, il y a des courants supérieurs atmosphériques pro-