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LES AVIONS

canon ; qu’on se figure l’âme de la pièce étant l’un des côtés du parallélogramme et le guide son côté opposé, la glissière circulaire sera le côté du bas, et en haut une tringle allant du canon au guide formera le quatrième côté, tous articulés entre eux. Le guide devra être distant de 2 mètres, même davantage, pour la commodité du pointeur. Cependant, la trajectoire du projectile variera à chaque inclinaison, et, pour cette raison, on fera évaluer automatiquement la rectification du pointage par le parallélogramme lui-même, en mettant deux de ses côtés inégaux : sorte de hausse réglée par l’inclinaison même de la pièce ; la déformation du parallélogramme sera calculée pour que le départ de la trajectoire se rapporte toujours à la ligne de visée, quel que soit le degré d’inclinaison.

Au bas du guide, à l’endroit de son articulation, sera fixé un miroir horizontal réfléchissant le guide et le but, qui dans la circonstance sera un avion en plein vol, et lorsque ces deux derniers se trouveront dans le prolongement l’un de l’autre, l’artilleur tirera. On parera aux effets du recul par une grande solidité dans les organes du pivotage et en amortissant le choc avec les moyens déjà en usage.


Canon de forteresse

Les canons verticaux de forteresse et de la marine tiendront du même principe que celui de campagne, sauf les roues qui devront être supprimées et remplacées par des affûts à demeure. On en construira de très puissants, à longue et haute portée, pour tâcher d’atteindre les avions ennemis dans toutes les directions et à toutes les hauteurs. Les mouvements tournants et oscillatoires de ces grosses pièces exigeront des mécanismes importants pour arriver à viser juste et promptement, résultat qu’on obtiendra bien plus difficilement qu’avec les canons de campagne.