Page:Ader - L’Aviation militaire. 1911.pdf/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
19
LES AVIONS

table ; à la rigueur, la position resterait tenable pour sauver la place, si un autre danger ne venait menacer de bouleverser l’aire entière ; on a compris qu’il s’agit du magasin des munitions où, nécessairement, seront accumulées de grandes quantités de torpilles, d’essence et d’alcool, puisque ce ne sera que là que les avions pourront aller s’approvisionner. L’ennemi ne manquerait pas de viser ce point si terriblement dangereux ; aussi, pour déjouer ses attaques, on dissimulera ces poudrières dans des sous-sols, accessibles seulement par des couloirs également souterrains, détournés en tous sens, sans orientation connue des servants, afin qu’à la surface du sol personne ne connaisse le véritable emplacement des poudrières. Par-dessus les voûtes on posera plusieurs couches d’épais blindages. Enfin, aucune précaution ne sera de trop pour prévenir une aussi grande catastrophe.


Aires de campement

Les aires de campement seront de bien moindre importance que les précédentes ; elles devront cependant se composer des mêmes éléments, mais de structure temporaire. Les sols de lancement et d’atterrissage des avions pourront n’être que nivelés, ensablés à bonne épaisseur et fortement cylindres. Les installations concernant les feux indicateurs et les signaux seront semblables à celles des aires précédentes. Cependant, les abris pour avions, les magasins, les casernes, etc., ne seront que des baraquements. Les munitions ne s’y trouveront qu’en petites quantités, logées dans des réduits simplement bâtis en terre ; les approvisionnements en matières explosibles et inflammables ne devront se faire qu’au fur et à mesure, par une place forte ou depuis une aire fortifiée. Autant que possible, on reliera ces aires aux lignes ferrées les plus voisines. Faute de ce moyen de transport, le train des équipages, ou un service particulier aux aires, avec ses avions et ses automobiles,