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L’AVIATION MILITAIRE

composeront les armées. Leur concentration constituera toujours, dans un détachement grand ou petit, le gros des forces aériennes, guidées par les avions éclaireurs, protégeant et préparant, elles-mêmes, les opérations des torpilleurs, s’il y a lieu.

L’imposante puissance de l’aviation armée ne sera pas au détriment de l’humanité, ainsi que quelques-uns ne manqueront pas de le proclamer ; bien au contraire, comparée aux moyens actuels de faire la guerre, elle en deviendra la protectrice. Ces flèches, par exemple, que nous citions plus haut, seront l’arme la moins meurtrière de toutes, car elles feront beaucoup de blessures légères et peu de mortelles ; le résultat deviendra le même, au point de vue tactique, puisque l’adversaire sera mis hors de combat !

Admettons, dans une nouvelle guerre, un million d’hommes en présence, de part et d’autre, chiffre qui menace plutôt d’être dépassé. Les avions de ligne victorieux voleront sur les lignes adverses, y répandront de menues grenades ou des flèches et les obligeront ainsi à se débander ; la cavalerie ennemie, non plus, ne résistera pas à ces grenades aériennes ; et l’artillerie, rendue muette, se trouvera embarrassée de ses pièces sans affût. Finalement, tout l’armement de l’adversaire sera anéanti : fusils, sabres et canons !