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L’AVIATION MILITAIRE

pointée vers le sol. Nous nous sommes arrêté sérieusement sur cette importante question et nous pensons l’avoir résolue. Nous y reviendrons au sujet du pointage aérien.

La balistique ordinaire n’aura pas grande importance en ce qui concerne la précipitation des torpilles ; cependant la vitesse de l’avion, les vents et la différence des altitudes entre la terre et les avions, seront autant de facteurs qui demanderont à être bien observés et bien établis pour obtenir ce que nous appelons le pointage aérien. En conséquence, divers petits instruments, simples, devront servir à mesurer rapidement ces facteurs ; une table correctrice, par rapport à la verticale, placée sous les yeux de l’officier aviateur, devra lui indiquer l’avance ou le retard du moment du déclanchement, relatifs au point terrestre visé. On trouvera peut-être paradoxal le retard, tandis qu’on admettra de suite l’avance ; en voici l’explication sommaire : en temps calme, il faudra une avance, selon la hauteur de l’avion. Au milieu des vents on donnera quelquefois du retard, d’après la hauteur du torpilleur, et cela, si le vent se trouve contraire ayant lui-même une vitesse égale ou supérieure à celle de l’avion ; mais si le vent et l’avion suivent la même direction, une avance, d’autant plus prononcée, sera nécessaire. Dans une note spéciale on verra mieux, plus tard, la théorie du pointage aérien.

Outre les torpilles, selon les nécessités des opérations militaires, les torpilleurs emporteront des feux d’artifices pour éclairer le sol pendant les combats de nuit ou pour reconnaître le terrain, même des feux grégeois, etc.

Généralement, ces forts engins de guerre se trouveront appuyés et protégés par des avions de ligne, afin qu’ils puissent exécuter en toute assurance les graves et grosses besognes destructives dont ils seront chargés, telles que démolitions de fortifications, de voies ferrées, de routes carrossables dans les défilés, etc. Malheureusement, leur service les appellera aussi au torpillage des villes ennemies. Et comment éviter ces catastrophes en temps de guerre ? Les cuirassés ne bombardent-ils pas les villes des ports de