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LES AVIONS

vers le sol. Le poids de ces torpilles pourra varier entre 1 kilo et 100 kilos ; il pourrait atteindre, peut-être, le double ou le triple, sans un inconvénient qui se présentera et auquel il faudra parer.

Chaque torpille devra être suspendue au fond du bâti, sous les sièges des aviateurs, dans un compartiment capitonné, ouvert en dessous ; un déclanchement, pendant le combat, permettra à l’officier de la laisser choir sur l’ennemi au moment précis ; mais l’effet du déclanchement brusque d’un si grand poids équivaudra à un choc, qui se répercutera dans tout l’avion jusqu’à ses ailes. Il faudra donc adoucir ce déclanchement le plus possible ; on pourra l’atténuer à l’aide d’un cylindre renfermant un piston dont la tige portera l’organe du déclanchement ; l’air comprimé sous le piston le sera assez pour résister au poids de la torpille et, dès que le piston sera libre, il trouvera une contre-résistance dans l’élasticité de l’air renfermé dans la partie supérieure du cylindre.

Mais nous préférerons un autre moyen purement mécanique. Le centre de la torpille sera percé de haut en bas, ce que l’on obtiendra en y laissant un tube métallique pendant sa fabrication. Une tige filetée, à deux filets carrés et saillants, pénétrera librement dans ce tube ; le pas de vis de cette tige sera progressif ; le moins prononcé possible en haut, il s’allongera, peu à peu, pour devenir en bas presque parallèle à l’axe de la tige. Le cône supérieur de la torpille portera deux galets, diamétralement placés, et qui s’engageront et se reposeront sur les deux filets saillants opposés. La tige filetée étant fixée au bâti de l’avion, la torpille s’y trouvera donc suspendue en haut par ses galets reposant sur la saillie des deux filets. Au déclanchement, la torpille prendra un mouvement de rotation, d’abord lent, puis qui s’accélérera jusqu’au bout de la tige, et comme là le filet sera presque droit, la torpille perdra tout contact avec son support en ne produisant qu’une secousse très atténuée ; le choc brutal du déclanchement se sera transformé en un mouvement de rotation, utilisé d’ailleurs pour tenir la torpille