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LES AVIONS

Dans les appareils dont nous allons nous occuper il n’y a rien de plan, les parties sustentatrices sont au contraire concaves ; ce qui a amené quelques personnes à les désigner par aérocourbes ou aérocaves, par dérision. D’ailleurs, peu importe le nom de l’appareil, l’essentiel est qu’il vole. Quant à nous, comme par le passé, nous continuerons à nous servir du mot avion que nous avons déjà fait connaître et adopter par beaucoup d’officiers partisans de l’aviation militaire, et que nous présenterons sous ce nom dans les cours de l’école d’aviation.

Conditions générales

À quelle catégorie que les avions appartiennent, ils devront satisfaire aux conditions générales suivantes : leurs ailes seront articulées en toutes leurs parties et devront pouvoir se plier complètement à l’atterrissage sur l’aire, comme celles de l’Éole et de l’Avion no 3, à l’effet de tenir le moins de place possible au remisage. De l’avant à l’arrière, dans le sens de la translation, elles devront affecter la forme de la courbe spirale caractéristique, indispensable pour voler, — nous sommes très affirmatif sur ce point ; nous avons même avancé, dans une note présentée récemment à l’Académie des sciences, que ce principe était la base fondamentale de l’aviation[1], on voulut bien l’appeler, à cette époque : courbe sustentatrice d’Ader ; ce qui nous flatta beaucoup. Mais nous en rendons la paternité à la Nature, n’ayant fait nous-même que l’y découvrir.

Pendant l’action du vol, les ailes devront pouvoir être portées facilement en avant ou en arrière par l’aviateur depuis l’intérieur de l’avion pour garder ou rompre l’équilibre ; et lorsque l’avancement de l’art de l’avionnerie le permettra, les membrures se plieront, les membranes seront

  1. Note de M. Ader, présentée depuis par M. Marey à l’Académie des sciences, le 31 mai 1898.