Page:Ader - L’Aviation militaire. 1911.pdf/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
X
INTRODUCTION

types, selon les indications expérimentales et les nécessités que la fonction exigerait. Ce n’était pas tout ; il fallait se préoccuper de leur emploi ultérieur à la guerre, de leurs manœuvres, de leur groupement, de leur armement, de leur manière de combattre, de leurs évolutions sur les aires à l’envolement et à l’atterrissage, etc. ; pour en déduire, justement, la fonction, cette inconnue qui manquait à l’étude des projets des avions.

Cette manière de voir nous conduisit encore plus loin, et nous fit rechercher les obligations qui incomberaient aux chefs de cette armée aviatrice ; cela nous fit aborder les considérations stratégiques et les moyens tactiques ; parce que, si nous espérions un armement aérien sérieux, il nous fallait des chefs très instruits pour l’utiliser victorieusement dans les combats de l’air ; nous ne nous serions pas contenté d’un simulacre de manœuvres de guerre, tels les enfants avec des soldats de plomb, c’étaient de vrais stratégistes et d’habiles tacticiens que nous voulions former ; et, à l’école d’aviation militaire, des cours auraient été faits en conséquence. Nous nous expliquerons mieux : cette école d’aviation ne nous apparaissait qu’indispensablement très savante, pour le motif que la guerre aérienne deviendrait, elle-même, d’allure essentiellement scientifique, sans comparaison possible avec les armées de terre et de mer.

Enfin ! nous aurions eu une armée aviatrice ! Quelle inexprimable joie était la nôtre, lorsque nous caressions l’idée de voir la France la première prête en Europe ! Et combien cette joie grandissait lorsque nous apercevions le moyen de conserver cette avance, par