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PROJET D’ORGANISATION DE L’ARMÉE AVIATRICE

s’est égaré des notes qui concernaient les méthodes d’avier, en superposant les légions, pour utiliser l’espace atmosphérique en altitude ; on a perdu, aussi, la manière de conduire les légions dans les voies aériennes ; il serait trop long et trop fatigant, pour nous, de nous les remémorer ; d’ailleurs, pour cette dernière, on peut s’en faire une idée en remontant aux notes sur les courants ascensionnels ; là, les légions ne pourraient défiler qu’en mettant les compagnies sur deux ou quatre rangs, selon la largeur aviable de ces voies.)

Tout ce qui vient d’être dit au sujet des légions peut s’appliquer aux armées entières, en tenant compte des espaces qui doivent leur être réservés pour permettre leurs, évolutions.

Il ressort, en outre, de ce qui a été expliqué plus haut que, comme condition nécessaire, l’éloignement des aires, entre elles, doit être en rapport avec la puissance d’envolée des avions. À titre d’auxiliaires, il devra donc se trouver des aires ordinaires intermédiaires, assez vastes, sur la distance qui sépare une grande aire fortifiée d’une autre ; sortes de relais ou de haltes qui faciliteront, considérablement, les déploiements des légions et leur concentration sur tout notre territoire d’une frontière à l’autre. Et ne l’oublions pas, si jamais il y a mobilisation aérienne, ce sera de ces grandes évolutions, exécutées plus ou moins rapidement, que dépendra le succès ou la défaite. Il en est de même, d’ailleurs, ainsi que le savent tous les militaires, pour les armées de terre et de mer. Mais, pour une armée aviatrice, les conséquences résultant d’un simple retard ou d’une négligence stratégique peuvent devenir désastreuses ; tout à coup et tout à fait.