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VIII
INTRODUCTION

borés à huis-clos, soit d’abord par notre simple résignation, soit ensuite par la volonté gouvernementale, leur apparition leur donne aujourd’hui l’aspect de revenants. Qu’est-ce ? nous demande-t-on de toutes parts. Nous essaierons de vous le dire. Mais pour les faire renaître de leurs cendres, puisque (sauf l’Avion no 3) ils ont été tous incinérés, il nous faudrait recommencer notre existence, tandis que nous sommes à son déclin. Nous nous bornerons donc à ce que la mémoire nous rendra et à ce que nous retrouverons dans les notes éparses qui ont échappé à la destruction.

Nos idées n’ont pas changé depuis vingt ans, au sujet de l’armée aviatrice que nous voulions organiser. Les deux primordiales étaient : 1o une construction irréprochable ; nous considérions, en effet, que l’aviation devait achever le triomphe de la mécanique ; 2o une observation rigoureuse des lois de la nature, pour les appliquer aux avions. Nous étions persuadé et nous oserons dire certain : que les vaincus de l’avenir seront ceux qui auront méconnu ces deux grands principes !

C’est encore, aujourd’hui, notre jugement, mais nous ne critiquerons personne ayant une conviction contraire ; surtout si elle se trouve devers nos ennemis éventuels. En Europe, aux débuts de l’aviation armée, on verra d’inévitables non-sens excessifs ; on assistera à des batailles aériennes incroyables ; au figuré, puisqu’il s’agit d’aviation, on pourrait les comparer à des combats de coqs contre des aigles. Nous nous sommes