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L’AVIATION MILITAIRE

envahisseurs. L’artillerie employée sera le canon vertical, qui deviendra, chez nos voisins, leur arme défensive de prédilection, et qu’ils pousseront au plus haut degré de perfectionnement.

Défense de Londres

Il est à prévoir que le principal effort de l’amirauté aérienne se portera sur la défense de Londres. En toutes les situations de ses alentours, suffisamment bien conformées pour devenir des positions stratégiques, on y établira des aires fortifiées immenses, capables de contenir, chacune, une armée aviatrice complète et tout ce qui en dépendra.

Ces unités de défense, qui à elles seules pourraient se suffire et à la rigueur mener campagne aérienne, tiendront du prodige par la complexité de leur organisation et aussi par les frais de leur établissement qui se chiffreront par des centaines de millions ; et il pourrait bien y en avoir, de la sorte, 20, peut-être 50, dans le pourtour londonien ; sans compter celles qui viendront, du côté de la Manche, en deuxième ceinture, renforcer ce formidable barrage aérien. Il va sans dire que toutes ces forces seront reliées entre elles et à un commandement central, par tous les moyens de communication connus.

Que ne feront-ils pas encore les Anglais ? C’est inimaginable. Si on réfléchit que l’existence de Londres sera l’enjeu de la partie, et qu’ils sont capables de toutes les audaces pour ne pas la perdre, c’est ici, croyons-nous, que commence le danger pour la France. La hantise des invasions aériennes poussera à l’extrême la méfiance de nos voisins et pourra faire naître des complications fâcheuses. Ils verront des espions partout, et chez eux la circulation atmosphérique deviendra bien difficile, si elle ne devient pas impossible. Comme conséquence, la question de l’espionnage sera vite tranchée ; un bill suffira : Il est défendu de voler en Angleterre.