Page:Ader - L’Aviation militaire. 1911.pdf/101

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
65
STRATÉGIE AVIATRICE

Vigilance sur Paris

Flanqué de ses deux défenseurs, Satory et Vincennes, Paris sera bien gardé, à la condition qu’il se résignera à en supporter la sujétion et qu’il voudra et saura s’imposer les sacrifices indispensables pour contribuer à sa propre garde, car il serait injuste de la mettre entièrement à la charge de la nation. Étant donnée la susceptibilité de son tempérament, qu’un rien irrite, ce ne sera pas une tâche médiocre pour ceux qui entreprendront de lui faire comprendre le danger nouveau ; il faut pourtant que les Parisiens se fassent à cette idée, que dans deux heures la ville peut être détruite, et que, quoi qu’ils fassent pour se préserver de cette catastrophe, ils n’en feront jamais trop.

Des doubles patrouilles aériennes, de jour et de nuit, feront la navette entre Satory et Vincennes, en se croisant sur la ville. Des avions-sentinelles, relevés d’heure en heure, planeront, en faisant des orbes, sur les grands monuments, les principaux édifices, la résidence du président de la République, le Sénat, la Chambre des députés, quelques ministères, celui de la guerre surtout, etc., et, par signaux, resteront en communication constante entre eux, avec Paris et avec leurs aires respectives. Le brouillard ne les arrêtera pas, ils voleront au-dessus et se serviront alors de signaux acoustiques ou autres qu’on découvrira ; ce sera même en temps de brouillard que la vigilance devra redoubler d’activité.

Les avions-sentinelles au-dessus des aires de Satory et de Vincennes exerceront aussi une surveillance sévère et très étendue ; tout ce qui paraîtra suspect dans l’air comme sur terre, sur Paris ou ses environs, sera aussitôt signalé.

L’espionnage

L’espionnage, principalement, devra être rendu difficile, sinon impossible, préventivement, par des précautions

l’aviation militaire

5