Page:Adelsward-Fersen - Notre-Dame des mers mortes (Venise).djvu/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
87
LE PALAIS LABIA

oui plus tard, quand il saurait ce qu’il pourrait leur dire, quand il aurait réfléchi…

Heureusement, Sforzi n’eût pas goûté la plaisanterie. Il poussa Jacques devant lui dans une pièce bante, grandiose, illuminée par le solei. Les murs où pendaient quelques portraits — copiés sur les anciens, les anciens qu’on avait vendu — les murs s’illuminaient de soleil. Les fenêtres en colonnades a la façon vénitienne donnaient sur un canal tranquille avec leur balcon et leurs fleurs. De vieux fauteuils dorés et usés. L’oncle — grand-père, l’appelait Ninette — somnolait au fond d’une bergère, les lunettes d’une main, un journal de l’autre. Contarinetta et la gouvernante jouaient à pigeon vole. À l’entrée de Sforzi et de Jacques, la vieille murmura quelque chose à l’oreille de la petite qui se leva précipitamment.

— Grand-père, dit-elle d’une voix claire, grand-père, réveille toi, ce sont ces messieurs Français !