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MUSIQUES

de tendresse. Cette tendresse, le souvenir, la mélancolie voulue et la gaieté passagère firent de lui un être à la fois impressionnable et câlin. Son enveloppe extérieure étant elle aussi très dans la forme de son moral, il s’unifia, s’identifia, devint plus personnel. Elancé, et de silhouette agréable, presque trop maigre, le cou svelte, de ces cous d’aristocrate dont les aïeux allaient a l’échafaud, il avait la figure fine et un peu étrange des races du Nord. Ses sœurs, par plaisanterie, vantaient ses cheveux comme s’il n’avait pas eu autre chose. Ses cheveux étaient jolis, en effet, des cheveux on pourrait dire de femme, longs, dorés et très fins. Mais le mieux dans son visage, étaient les yeux, de grandeur moyenne, l’un gris, l’autre presque bleu pareils à dos turquoises voilés d’argent. Le nez était resté puéril. Les lèvres, expressives, étonnaient par leur rougeur de fièvre, des lèvres faites pour les baisers et pour les aveux d’amour. Il y a du reste de lui, un