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NOTRE-DAME DES MERS MORTES

entre jeunesse. Ce « entre jeunesse » a exaspéra Sforzi. Ah ça est-ce qu’il s’imaginait par hasard que Sforzi naviguait dans ses eaux ? Un raffut de nonante et plus !… Et sans autre façon, en prétextant d’aller reposer sa tasse, Sforzi rejoignit Jacques et Contarinetta.

— Les fleurs sont ma passion quoique je ne puisse pas en jouir autant qu’une autre, murmurait la jeune fille d’un air un peu mélancolique ; si vous saviez comme je les soigne sur la fenêtre ! À Venise nous n’en avons pas beaucoup et c’est dommage, elles sont si bien à Venise. Chaque année elles me donnent des graines que je sème l’année suivante. J’ai comme cela des familles. Je sais ce qu’elles désirent, la terre où il faut les mettre, l’eau dont elles ont besoin.

— Moi aussi, j’ai l’amour de leurs beautés fragiles, Mademoiselle. Et pour Jacques l’aveu d’aimer une même chose était déjà vis-à-vis d’elle comme un aveu d’amour. Tout petit je