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seignements, à l’aise sous les regards bellâtres et brûlants des indigènes. Elle tombait enfin sur une autorité compétente, et l’on reprenait sa marche vers le Castiglione cette fois, où, paraissait-il, on trouverait un endroit charmant. Ils montèrent donc les marches, suivis des bagages, regardèrent une dernière fois la petite Piazza grouillante et sonore de clameurs, suivirent des sotto portici aux boutiques obscures et qui de loin en loin s’ouvraient, antiques remparts, sur le divin éblouissement de la mer. Ils arrivaient, après quelque hésitation en face d’une petite porte en bois grillagé, à travers laquelle on apercevait le fouillis d’un jardin abandonné, géraniums fous, narcisses aux murs, palmiers coiffés de lierre, volubilis bleus mangeant les fenêtres. C’était là…

Dès l’entrée, une odeur humide de champignon et de paille pourrie les prenait à la gorge. Les portes bâillaient de cinq centimètres aux entournures. Les vitres branlaient. Les ouvertures ne fermaient pas et les fermetures ouvraient encore moins. Mais qu’importe ! Et ravie de devenir Cendrillon chez Masaniello, Muriel Lawthorn, par la fenêtre, envoyait à Gérard un baiser du bout des lèvres, un pied de nez du bout des doigts…