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femme quasi bonne ménagère, ne sortant jamais (elle ne voulait pas rencontrer de ces salauds du concert ajoutait-elle) assez bavarde, assez têtue, mais gentille comme tout pour les babioles d’amour. Naturellement, et dès les premières heures, elle racontait à son nouvel amant son histoire la plus complète, pas nouvelle, pas originale, puisque c’est régulièrement l’histoire de toutes celles qui ont failli rester honnêtes. Rien ne manquait à la vie de Myrto. Ni le père ivrogne, ni la belle-mère acariâtre, ni surtout le joli garçon d’en face qui séduit et qui plaque.

— Le lâcheur n’attend pas le nombre des années… ajoutait, sans grâce, Gérard.

Il y avait, à n’en plus douter, le chapitre de la jeune mère abandonnée, de l’enfant confié à l’assistance publique. Un vieux monsieur intervenait. Des leçons de chant aussi. Puis des débuts quelconques avec un gigolo quelque part. Gérard sentimental et gai s’amusait avec une pointe de peine, s’amusait à écouter la petite qui pépiait.

Du reste ça finissait en baisers, en jolies poses provocantes et drôles de chatte, en jeu pervers un peu, charmants tout plein. Ça finissait aussi en consignes ou en salle de police pour Gérard qui manquait à l’extinction des feux. Il dut six fois envoyer